: Vidéo De Margerie, le patron qui faisait rire l'émir du Qatar

Dans les années 90, Christophe de Margerie n'est encore que patron du secteur Moyen-Orient chez Total. C'est au Qatar qu'il gagne ses premiers galons, grâce à Abdullah Al-Attiyah, alors jeune ministre de l'Energie qui restera incontournable jusqu'en 2011. Celui-ci a ouvert à "Complément d'enquête" les portes du plus gros site de production de gaz liquéfié au monde : Ras Laffan. Extrait.

En investissant ici 5 milliards de dollars avant les Britanniques, Christophe de Margerie avait fait une très bonne affaire. Pourtant, en 1995, les choses avaient plutôt mal commencé. Le Français pensait faire appel à des intermédiaires, mais dès leur première rencontre, Al-Attiyah lui fait comprendre qu'il devra "changer de stratégie et être plus conciliant (...), la qualité la plus importante pour un leader"...

"Il passait son temps à raconter des blagues"

Conciliant, le patron de Total, souvent critiqué pour ses liens avec des dictateurs ? pas seulement. S'il se fait des dizaines d'amis autour de la Méditerranée, c'est aussi pour sa chaleur humaine et son humour. "Il aime connaître ses interlocuteurs, savoir comment vont les enfants, raconte son ancien conseiller et ami Jean-Marc Forneri. L'inverse du businessman américain qui débarque de son avion avec son agenda prévu à la seconde près."

"ll passait son temps à raconter des blagues", confirme l'ancien ministre qatari, qui évoque la cérémonie où le président Hollande lui a remis la Légion d'honneur. Effectivement, sur la photo qu'il montre, "tout le monde rigole"... Selon Al-Attiyah, "c'est Christophe qui provoque ça. Il savait comment faire rire les gens, et ce n'est pas donné à tout le monde". 

Extrait de "De Margerie : l'énigme Total", un hors-série de "Complément d'enquête".