Comment s'est déroulé le crash de l'avion de Christophe de Margerie
Lors d'une conférence de presse, jeudi, les enquêteurs français et russes sont revenus sur le déroulé précis de l'accident qui a coûté la vie au PDG de Total.
Les circonstances de l'accident qui a coûté la vie au PDG de Total se précisent. Les pilotes de l'avion de Christophe de Margerie ont vu le chasse-neige impliqué dans la collision, mais ne l'ont pas considéré comme "une menace". Les enquêteurs français du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) et leurs homologues russes du MAK ont eu accès à l'épave et aux boîtes noires de l'appareil.
Le correspondant de France 2 à Moscou, Alban Mikoczy, a eu accès aux détails de l'enquête. Francetv info reconstitue les dernières secondes qui ont précédé ce crash mortel pour Christophe de Margerie et l'équipage de l'avion.
"Tiens, c'est quoi cette voiture qui traverse la route ?"
A 23h57, le Falcon 50, qui transporte Christophe de Margerie, est prêt à s'engager sur la piste de décollage. Les pilotes contactent la tour de contrôle. Une jeune contrôleuse aérienne, embauchée en août et qui avait encore le statut de stagiaire, leur répond. L'échange, procédural, se déroule sans problème, explique Alban Mikoczy.
Selon le représentant des experts russes, Alexeï Morozov, "la piste était libre quand l'autorisation de décoller a été confirmée" aux pilotes. Une fois l'autorisation de décollage accordée, les pilotes mettent l'avion en mouvement. L'opération de "roulage" dure une minute. Quarante secondes avant l'impact, l'un des deux pilotes repère un véhicule sur la piste. "Tiens, c'est quoi cette voiture qui traverse la route", s'étonne l'un d'eux.
#Crash Vnukovo : "équipage Falcon a vu des lumières près de la piste 40 secondes avant choc mais sans identifier cela comme un danger" (MAK)
— Alban Mikoczy (@AlbanMikoczy) 23 Octobre 2014/>
Le train d'atterrissage percute la déneigeuse
Le véhicule, au loin, ne semble pas les inquiéter. Les pilotes ne cherchent pas à interrompre la course de l'avion. Au contraire, ils augmentent la vitesse sans paniquer. L'enregistrement ne dit pas si le véhicule est toujours sur la piste.
#Crash Vnukovo : choc s'est produit alors que vitesse avion était supérieure à 240 km/h. Aucun problème sur le Falcon avant choc
— Alban Mikoczy (@AlbanMikoczy) 23 Octobre 2014
La collision intervient quelques secondes plus tard. Les roues du train d'atterrissage ont déjà quitté le sol mais elles frappent tout de même le chasse-neige à 248 km/h. Déséquilibré, l'avion se retourne et finit sa course dans une explosion 300 mètres plus loin.
Au moment de la collision, l'avion entamait son décollage. L'angle de vue des pilotes ne leur a pas permis de juger à quel niveau se trouvait le chasse-neige. Et la tour de contrôle ne les a prévenus d'aucune présence sur la piste.
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