Un groupe d'enquêteurs spécialisés a même été créé face à ces menaces. Une équipe de France 2 a enquêté.
Depuis des années à Marseille, au vu et au su de tous, des entreprises de travaux publics étaient rachetées par des mafias. Centres commerciaux, autoroutes, dans la cité phocéenne, le béton sort de terre à toute vitesse. Un milliard d'euros d'argent public ont été injectés dans un plan de rénovation urbaine pharaonique. Mais ces sommes attirent désormais les convoitises de certains délinquants. Menaces, dégradations, tout est bon pour soutirer de l'argent aux professionnels du bâtiment. Chantage, racket, intimidation... les autorités ont déclaré la guerre à ces pratiques.
Un sujet tabou
Après quatre mois d'enquête, la police a identifié un réseau à l'origine des violences sur un chantier de Marseille. Cinq hommes aujourd'hui mis en examen sont soupçonnés d'avoir fait chanter les professionnels du BTP pour leur imposer une société de sécurité bidon. Une loi des cités souvent tabou sur les chantiers. En caméra cachée, un ouvrier confie que "C'est la misère. Dans les cités, il faut en embaucher un ou deux. Ils ne font rien, mais au moins on est tranquille. On les paye à ne rien faire". Ces menaces sur les chantiers sont prises très au sérieux par la police nationale. Depuis quelques mois, un groupe spécialisé a vu le jour. Depuis le début de l'année, une trentaine d'affaires de racket ont été signalées sur des chantiers autour de Marseille. Elles bénéficient d'une procédure accélérée, mais par peur de représailles, les entrepreneurs rechignent encore à contacter la police.
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