LFoundry : sursis de trois mois annonce Montebourg
LFoundry en sursis. La liquidation judiciaire du fabricant de semi-conducteurs a été prononcé ce jeudi par le tribunal de commerce
de Paris. Cette décision devait entraîner une cessation immédiate de l'activité, mais le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a obtenu jeudi soir un délai de trois mois. Le courant et le gaz continuent d'alimenter les machines pour qu'elles gardent leur valeur aux yeux des potentiels repreneurs.
Cette entreprise emploie 613 personnes et est située près d'Aix-en-Provence. Sur place, les ouvriers présents sur le site ne cachent pas leur abattement. Et ils dénoncent un pillage organisé.
"C'est le casse du siècle" assure la CFDT
"Cette liquidation est un drame social et un sabotage industriel. C'est toute une technologie française qui va être pillée. C'est le casse du siècle, le gouvernement n'a aucun pouvoir dans ce pays, il laisse tuer une entreprise de pointe, une usine d'un milliard et demi d'euros qui a bénéficié de 400 millions d'euros d'aide publique" a protesté Jean-Yves Guerrini, représentant de la CFDT de l'entreprise.
"Ils vont demander un délai de trois mois au liquidateur, le temps de trouver un repreneur qu'ils puissent aider. Mais il fallait que le gouvernement le dise avant ! " avait regretté mardi le représentant CFDT après avoir été reçu au ministère.
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Selon les syndicats, les commandes ont chuté d'environ 30%
depuis avril dernier. Un contrat avec le groupe américain Atmel
pour la production de tranches de silicium n'avait pas été reconduit.
Délai de trois mois
Le tribunal n'a donc pas accordé les trois mois de délai supplémentaire demandés par Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif. Qu'à cela ne tienne, Arnaud Montebourg a annoncé dans la soirée qu'il avait sollicité le Procureur de la République "pour obtenir du tribunal de commerce le maintien de l'outil productif dans son état actuel pendant un temps limité ".
Dans un communiqué, le ministre du Redressement productif, explique qu'en "accord avec le liquidateur nommé ce jour, une cellule sera mise en place pour gérer l'avenir de l'entreprise et en préserver de façon temporaire les actifs ". Le délai accordé est de trois mois, le temps d'évaluer la crédibilité d'une offre de reprise. C'est en fait comme si l'entreprise était mise sous un cocon. Elle ne produit plus mais l'électricité n'est pas coupée. Cela permet de maintenir leur valeur, au cas où le repreneur soit vraiment interessé.
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