Continental : près de 700 licenciements invalidés par les prud'hommes
Le conseil des prud'hommes de Compiègne a invalidé les licenciements pour défaut de motif économique et non-respect des obligations de reclassement.
Les "Conti" ont obtenu gain de cause. Les licenciements de 678 ex-salariés de l'usine Continental de Clairoix (Oise), sur les 1 200 que comptait le site, ont été invalidés par le conseil des prud'hommes de Compiègne (Oise), vendredi 30 août. Les salariés avaient été licenciés en 2010 par la direction. Francetv info fait le point sur cette décision.
Pourquoi les prud'hommes ont-ils invalidé le licenciement?
Les Conti contestaient devant les prud'hommes la cause économique de leur licenciement. "Continental a été condamné pour défaut de motif économique et pour non-respect de leurs obligations de reclassement", a expliqué Me Alexandra Soumeire, avocate des salariés. La société-mère allemande a été reconnue par le conseil responsable du renvoi des 700 ex-salariés. Elle avait invoqué comme prétexte la crise de la filière automobile en 2008, un faux-argument pour les avocats des Conti.
Le conseil des prud'hommes a aussi jugé que l'équipementier automobile allemand n'avait pas respecté un accord de 2007 sur le temps de travail. La direction prévoyait à l'époque un retour aux 40 heures contre le maintien de l'emploi dans le site jusqu'en 2012.
Que peuvent attendre les Conti ?
Le conseil des prud'hommes a condamné la société à payer des dommages et intérêts aux ex-salariés, mais ceux-ci ne réintègreront pas l'entreprise. L'évaluation des préjudices a été faite au cas par cas, explique Me Soumeire à francetv info. Les sommes vont de 17 000 à 90 000 euros par ex-employé.
Les salariés avaient réclamé chacun des dommages et intérêts équivalents à deux à quatre ans de salaire chacun, soit un total de 80 millions d'euros à payer pour la société-mère, d'après Le Figaro. En 2012, Continental a fait un bénéfice de 3,5 milliards d'euros l'an dernier, d'après le Comité des constructeurs français d'automobiles. L'entreprise a un mois pour faire appel de la décision, mais si elle est définitivement condamnée à payer, cela représenterait un manque à gagner de 2,3% de son bénéfice en Europe.
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