La directive controversée sur le "secret des affaires" adoptée par les eurodéputés
Cette directive vise à lutter contre l'espionnage industriel et protéger l'innovation. Mais elle suscite des inquiétudes sur le respect des libertés fondamentales.
Sur les 652 eurodéputés présents à Strasbourg, 503 ont voté pour, 131 contre et 18 se sont abstenus. La très controversée directive européenne sur la protection du "secret des affaires" a été adoptée à une large majorité, jeudi 14 avril, au Parlement européen, en plein scandale des "Panama Papers".
Lancée fin 2013 par le Français Michel Barnier, cette directive vise à instaurer un socle juridique européen pour lutter notamment contre l'espionnage industriel et protéger l'innovation. Mais elle a immédiatement provoqué une levée de boucliers de journalistes, de lanceurs d'alerte, d'ONG et de syndicalistes.
Pas de report envisagé
"C'est un signal complètement erroné de la part de cette assemblée d'adopter dix jours après les révélations des 'Panama Papers' un texte qui de facto va rendre plus difficile la tâche des lanceurs d'alerte et des journaux", s'est emporté Philippe Lamberts, le coprésident du groupe Verts-ALE juste avant le vote. Farouchement opposés à ce texte, les eurodéputés verts ont réclamé en vain au moins le report du vote.
Son adoption survient églalement à quelques jours de l'ouverture, le 26 avril, du procès du lanceur d'alerte Antoine Deltour, à l'origine des révélations "LuxLeaks". Antoine Deltour et deux autres hommes, dont le journaliste français Edouard Perrin, sont inculpés pour avoir divulgué des centaines de documents confidentiels sur le traitement fiscal des multinationales installées au Luxembourg.
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