L'imbroglio sur la fausse annonce de la mort de Martin Bouygues en trois actes
L'Agence France Presse s'est excusée d'avoir annoncé par erreur la mort de Martin Bouygues, patron du groupe Bouygues.
Un décès annoncé, un démenti, puis finalement des excuses. L'Agence France Presse s'est excusée, samedi 28 février, d'avoir annoncé par erreur la mort de Martin Bouygues, patron du groupe Bouygues. Francetv info revient sur les étapes de cet étonnant imbroglio.
Acte 1 : l'annonce
Il est 14h27, ce samedi, lorsque l'AFP envoie une alerte à ses clients : "Martin Bouygues est décédé samedi matin dans sa résidence de l'Orne (mairie)". Les différents médias abonnés aux dépêches de l'agence, dont francetv info, relaient dans la foulée l'information de l'agence, réputée pour son sérieux. La chaîne d'information LCI, filiale de TF1 et propriété du groupe Bouygues, en fait de même à l'antenne et sur son site internet.
Avant/Après : @LCI maintenant au charbon sur Twitter pour démentir la mort de Martin Bouygues annoncée par @afpfr pic.twitter.com/0Ud2W8b6v4
— Gilles BRUNO (@gillesbruno) 28 Février 2015
Le présentateur de #LCI annonce sobrement la mort de Martin Bouygues "notre patron" Qui dirigeait groupe éponyme depuis 25 ans @ParisMatch
— Bruno Jeudy (@JeudyBruno) 28 Février 2015
A 14h47, l'AFP donne des détails. Elle précise avoir appris le décès de l'industriel "dans sa résidence de La Roche Mabile, près d'Alençon (Orne), (...) auprès du maire de la commune voisine de Saint-Denis-sur-Sarthon". "Les pompiers ont indiqué être intervenus à La Roche Mabile pour un décès, sans identifier la victime. Le maire de la commune voisine a indiqué qu'il s'agissait de l'industriel. 'Je le connaissais bien, la famille de son épouse était très engagée dans la vie de la commune', a-t-il dit", écrit encore l'agence de presse.
Sur Twitter, les premier hommages apparaissent. Laurence Ferrari, ancienne présentatrice du journal de 20 heures de TF1, ou encore le journaliste Jean-Michel Aphatie saluent la mémoire d'un "grand entrepreneur".
Grande tristesse en apprenant la mort de Martin Bouygues: grand patron et homme intègre. Pensées à sa famille et à toute la famille @TF1.
— Laurence Ferrari (@LaurenceFerrari) 28 Février 2015
Mort de Martin #Bouygues 62 ans. Un grand entrepreneur.
— jean-michel aphatie (@jmaphatie) 28 Février 2015
Acte 2 : le démenti et le malentendu
A 14h55, le compte Twitter de LCI annonce que la direction de TF1 dément la mort de Martin Bouygues. Le chaîne précise qu'une journaliste de TF1 a pu joindre l'industriel : "Il va bien et est surpris par cette annonce".
La rédaction de francetv info contacte de son côté le maire de Saint-Denis-sur-Sarthon (Orne), Michel Julien, cité comme source de l'AFP. Celui-ci explique qu'il s'agit d'un malentendu. "Il y a bien un monsieur Martin qui est mort ce matin, mais ce n’est pas Martin Bouygues", indique-t-il à notre journaliste Yann Thompson. "Le journaliste [de l'AFP] m’a parlé de cette mort et j’ai confirmé que Monsieur Martin était décédé".
Bouygues Télécom, opérateur téléphonique du groupe, confirme à son tour que son patron se porte bien, tout comme le Premier ministre Manuel Valls, qui se fend d'un tweet dans lequel il indique avoir joint un Martin Bouygues "étonné" au téléphone.
Content d'avoir eu Martin Bouygues au téléphone et de partager son étonnement ;-) MV
— Manuel Valls (@manuelvalls) 28 Février 2015
Acte 3 : les excuses
A 15h24, l'AFP relaie auprès de ses clients le démenti de la mort de Martin Bouygues, avant de les inviter à "ne pas tenir compte de toute la série de dépêches (...) concernant l'annonce par erreur du décès de Martin Bouygues". L'agence fait alors amende honorable sur Twitter, et son patron, Emmanuel Hoog, présente personnellement ses excuses "pour cette faute inacceptable" auprès du patron du groupe Bouygues et de sa famille.
Nous présentons à Martin Bouygues et à sa famille nos plus sincères excuses pour cette faute inacceptable #AFP
— Hoog Emmanuel (@emmanuelhoog) 28 Février 2015
"Nous prenons cet incident très au sérieux et menons une enquête au sein de la rédaction pour comprendre comment une telle faute a pu être commise", a précisé la directrice de l'Information de l'agence, Michèle Léridon. Dans une dernière dépêche, l'agence indique avoir "tenté d'obtenir des confirmations (...) sur la base d'une alerte obtenue d'une source parisienne habituellement fiable (...) L'information erronée a ensuite été diffusée sur la base d'un malentendu".
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