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Union européenne : les Vingt-Sept s'accordent pour réduire leur consommation d'énergie et accélérer le développement des renouvelables

Les énergies renouvelables devront représenter 40% du bouquet énergétique de l'Union européenne en 2030, et la consommation finale devra baisser de 9%. Le texte doit encore être validé par le Parlement européen.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des drapeaux européens à Bruxelles, le 28 février 2021. (MARTIN BERTRAND / HANS LUCAS / AFP)

La guerre en Ukraine a remis la question de la sobriété énergétique au sommet des priorités. Les Vingt-Sept se sont accordé sur des objectifs contraignants pour réduire la consommation d'énergie de l'Union européenne et accélérer le développement des énergies renouvelables, lundi 27 juin.

Les ministres de l'Energie des pays membres devaient se prononcer sur deux parties du plan climatique dévoilé en juillet 2021 par la Commission européenne, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de l'UE de 55% par rapport à 1990. Le texte devra encore être négocié avec le Parlement européen avant d'être définitivement adopté.

Une baisse des émissions secteur par secteur

Le premier levier d'action concerne la part des énergies renouvelables : elles devront représenter 40% du bouquet énergétique européen d'ici à 2030, contre une cible actuelle de 32%. L'objectif de 45%, proposé par la Commission européenne en mai, a été rejeté par les ministres car "trop court".

Chaque secteur économique s'est vu attribuer un objectif de développement des renouvelables. Pour le secteur des transports, chaque Etat devra par exemple réduire de 13% l'intensité des émissions de gaz à effet de serre, ou atteindre au moins 29% d'énergies renouvelables.

Le bâtiment devra atteindre 49% d'énergies renouvelables dans le chauffage et le refroidissement d'ici 2030. En revanche, pas d'objectif contraignant pour le secteur de l'industrie. Les ministres ont également recommandé d'alléger les contraintes administratives pour les projets solaires ou éoliens.

Certains objectifs devenus "indicatifs"

Autre levier d'action étudié : la baisse de la consommation d'énergie. Là aussi, les ministres ont gardé l'objectif proposé par la Commission en juillet 2021, soit une réduction de 9% de la consommation d'ici 2030 par rapport à 2020. Chaque pays devra fixer son niveau de contribution, qui pourra être corrigé par la Commission si besoin.

Mais dans le texte proposé par les Vingt-Sept, l'objectif de baisse de la consommation primaire (qui inclut aussi la consommation d'énergie pour la production et distribution d'électricité) est devenu "indicatif", et non plus obligatoire. En réaction, l'Allemagne a fait passer un amendement pour imposer aux Etats de transmettre leurs contributions sur leur consommation finale, qui fait encore l'objet d'un objectif contraignant.

Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, a réfuté tout affaiblissement des ambitions. "Les cibles de consommation d'énergie finale sont gravées dans le marbre", souligne la ministre française, "et un certain nombre de flexibilités sont introduites car chaque Etat ne part pas du même point". Mais certains pays ont critiqué les objectifs proposés : "la seule façon d'atteindre notre objectif, c'est de fermer des industries", s'est indigné le ministre luxembourgeois Claude Turmes. La Pologne, elle, juge "extrêmement élevé et disproportionné" l'objectif qui lui incomberait, estimant qu'il ignore "sa situation géopolitique" due à la guerre en Ukraine et à l'impact des réfugiés qu'elle accueille.

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