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Rénovation énergétique : le gouvernement augmente l'aide à l'achat de chaudières à énergies renouvelables

Ce bonus de 1 000 euros, mis en place vendredi, a pour vocation d'aider les ménages à adopter un mode de chauffage moins dépendant du gaz et du fioul.

Article rédigé par franceinfo - Boris Hallier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Un homme installe une pompe à chaleur à Lochrist (Morbihan), le 12 février 2021. (FRANCOIS DESTOC / MAXPPP)

La maison de Jean, à Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), est encore en travaux. Quelques finitions sont au programme mais la pompe à chaleur, elle, est bien installée. À partir du 15 avril, l'aide d'État MaPrimeRénov' – destinée à encourager la rénovation énergétique des logements – augmente de 1 000 euros pour les ménages qui passent d'une chaudière au gaz ou au fioul à une chaudière aux énergies renouvelables. La mesure est destinée à réduire l'impact de la hausse des prix de l'énergie, notamment liée à la guerre en Ukraine, en limitant la dépendance au fioul et au gaz. 

Comme Jean, les Français sont de plus en plus nombreux à opter pour les pompes à chaleur. Chez lui, un module est installé dans le garage et la pompe est dans l'allée, à l'extérieur de la maison. "J'ai hésité avec une chaudière au gaz, qui offre un confort de chauffe agréable. J'avais peur de passer à l'électrique mais tout est fait pour électrifier les consommations énergétiques. Dans cette logique, c'était pour moi évident."

C'est effectivement l'électricité qui alimente la machine. Celle-ci aspire les calories de l'air ambiant pour les restituer en chaleur. "Si on prend l'exemple d'une pompe à vélo, votre bras correspond à votre énergie électrique : on comprime et on produit de la chaleur", vulgarise Fabien, technicien d'installation. Ainsi, pour un kilowatt d'électricité utilisé, la pompe à chaleur peut en restituer quatre.

Jusqu'à 11 000 euros d'aides au total

Selon Fabien, il s'agit d'une alternative efficace aux chaudières traditionnelles. "Le prix du gaz augmente et celui du fioul a explosé. L'électricité est quelque chose qu'on maîtrise mais il faut minimiser quand même la consommation. La pompe à chaleur est donc la solution idéale." En moyenne, un ménage va consommer trois ou quatre fois moins d'énergie. "Ça donne à peu près une idée des économies qu'on va faire."

Face à ces bons résultats, les demandes se multiplient. Ainsi, plus d'un million de pompes à chaleur ont été vendues l'année dernière. Mais l'installation reste onéreuse : "Aujourd'hui, pour avoir une belle pompe à chaleur, il faut compter 15 000 à 18 000 euros", détaille le technicien. À cette somme, il faut retrancher les aides de MaPrimeRénov'. "C'est un barème à quatre catégories associées à des couleurs. On était en jaune et on avait donc droit à 3 000 euros", explique Jean.

S'il avait fait les travaux après le 15 avril, il aurait donc bénéficié de 4 000 euros. Malgré tout, en ajoutant d'autres aides qui se cumulent, il a quand même économisé 8 000 euros sur sa facture. Au total, le montant de MaPrimeRénov' est plafonné à 8 000 euros pour les foyers modestes, 10 000 euros pour les très modestes (sans compter le nouveau bonus. Le tout pour un résultat satisfaisant : "Il y a encore quelques petites bricoles à régler mais le confort de chauffe est présent. On l'entend très peu. Il n'y a vraiment aucun point négatif à déplorer", se félicite Jean. 

Des travaux propices aux arnaques

Mais gare aux arnaques ou aux pompes low cost ! Les Français sont très souvent sollicités, souvent par téléphone, par des entreprises pour les pousser à réaliser ces travaux. Or, selon les professionnels, l'installation d'une pompe à chaleur nécessite un minimum de réflexion. "Il y a un certain nombre de précautions minimum à prendre", rappelle sur franceinfo Jean-Yves Mano, président de Consommation logement, cadre de vie (CLCV), une association de consommateurs. "D'abord, ne pas signer précipitamment un devis suite à un démarchage. D'ailleurs le démarchage téléphonique sur les économies d'énergie est interdit." Il alerte notamment sur la période des foires et des salons de la rénovation énergétique. "C'est un lieu d'arnaque absolue sur les travaux d'économie d'énergie. On vous fait signer des devis jusqu'à 30 000 euros sans se déplacer chez vous", affirme-t-il.

Jean-Yves Mano détaille les différentes arnarques possibles : "Sur les prix, sur la qualité du matériel - qui ne correspond pas forcément au devis délivré -, sur la qualité des travaux...", liste-t-il. Il met en cause "des sociétés importantes qui sous-traitent pour faire les travaux et, au bout du compte, vous n'avez pas la qualité". Par ailleurs, certains professionnels "vous annoncent parfois des aides auxquelles vous n'avez pas droit". Jean-Yves Mano conseille donc comme "principe de base" de "se renseigner auprès d'une agence France Rénov'. Il y en a 450 en France où on vous donnera tous les conseils nécessaires". 

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