Les tarifs réglementés de l'électricité vont-ils encore augmenter l'an prochain ?

La commission de régulation de l'énergie prévoit une hausse de "10 à 20%". C’est "exclu", a réagi le ministre de l’Économie et des Finances.
Article rédigé par Lauriane Delanoë
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'Etat met fin, progressivement, au bouclier tarifaire (photo d'illustration). (PATRICE MASANTE / MAXPPP)

Lors d’une conférence de presse jeudi 14 septembre, présidente de la commission de régulation de l'énergie (CRE), Emmanuelle Wargon, a donné un ordre de grandeur de l’augmentation des tarifs de l’électricité en 2024. Elle répondait à une question sur la hausse du tarif réglementé théorique : "On sera dans zone de 10, 20% en gros", pour début 2024. La CRE a ensuite rectifié : ce serait 10% maximum. 

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Emmanuelle Wargon parle là du prix théorique. C'est son rôle : deux fois par an, la commission calcule une proposition de révision, en fonction des coûts réels pour les fournisseurs d'électricité, sur le marché de gros. Elle propose, mais c'est le gouvernement qui tranche. Par exemple, pour le 1er février dernier, la CRE avait calculé une hausse théorique de 99%, les factures auraient donc doublé.

Le gouvernement a limité l'augmentation à 15%. Finalement, ce qu'a souligné Emmanuelle Wargon jeudi, c'est qu'on s'éloigne du pic de la crise. La hausse théorique est maintenant plus faible qu'en début d'année. Enfin, la présidente du gendarme de l'énergie insiste : le calcul solide (final) sera fait en janvier.

Une telle augmentation est "exclue" a immédiatement réagi jeudi le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire pour tenter d’éteindre l’incendie. Une nouvelle hausse risque d'inquiéter les consommateurs, après celles de 15% et 10% en février et en août dernier.

Des évolutions en vue

Il faut quand même s’attendre à des évolutions, car on sort progressivement du bouclier tarifaire, ce dispositif lancé fin 2021, face à la flambée des prix de l'énergie après la crise du Covid-19. Le gouvernement avait alors décidé de limiter la hausse du tarif réglementé pour "protéger les Français". 23 millions de clients ont un contrat basé sur ce tarif. Avec la guerre en Ukraine, ce tarif réglementé de vente de l’électricité (TRVE) a même été gelé en août 2022. Mais cela a pesé sur les finances publiques. L'exécutif a donc choisi cette année de sortir peu à peu de ce bouclier tarifaire, ce qui explique les dernières hausses : 15% en février, puis 10% en août. 

Il faut maintenant attendre, pour voir ce que Bercy décidera pour février prochain, sachant qu'en parallèle, le ministre de l'Économie négocie ferme avec les dirigeants européens, pour une réforme du marché de l'énergie : sur ce marché européen, le prix de l'électricité est pour l'instant lié à celui du gaz. Et celui dernier ne bénéficie plus du tarif réglementé, supprimé le 30 juin dernier pour satisfaire aux exigences européennes sur l'ouverture des marchés de l'énergie.

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