: Info franceinfo Prix de l'énergie : les élus locaux réclament un plan d'urgence au gouvernement avec la création d'un bouclier énergétique
Dans un courrier envoyé vendredi à la Première ministre, l'ensemble des associations d'élus locaux estime que les mesures déjà mises en place ne suffiront pas à absorber "les prochaines hausses des charges énergétiques"
L'ensemble des associations d'élus locaux, comme l'Association des Maires de France et l'Association des Maires Ruraux de France, tirent la sonnette d'alarme face à la hausse des prix de l'énergie. Dans un courrier envoyé vendredi 30 septembre à la Première ministre Elisabeth Borne, et que franceinfo s'est procuré, leurs représentants évoquent "une situation exceptionnelle".
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Alors que le gouvernement doit dévoiler son plan de sobriété énergétique jeudi 6 octobre, ils précisent qu'ils n'ont pas attendu pour tenter d'alléger leurs factures : "Les collectivités sont nombreuses à avoir d’ores-et-déjà décidé des plans de sobriété qui incluent des mesures telles que la diminution des températures de chauffe, la réduction horaire ou géographique de l’éclairage public, ou la limitation des plages horaires d’ouverture des bâtiments", écrivent les élus.
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Selon Philippe Laurent, vice-président de l'Association des maires de France, plusieurs villes ont déjà pris les devant et instauré des mesures pour alléger les factures d'énergie mais cela ne suffit pas. "Baisser la température d'un degré dans les écoles cela représente 7% d'économie, ça ne couvre pas les augmentations de 500 à 600% que nous avons", avance-t-il invitant le gouvernement à entamer "une véritable réflexion" face à ces enjeux.
"Le risque c'est une diminution très fortes des services publics car nous n'arriverons pas à financer l'électricité dans ces bâtiments, une situation à laquelle nous ne pouvons pas, nous élus locaux, se résoudre."
Philippe Laurent, vice-président de l'AMFà franceinfo
Selon ce texte, les mesures déjà mises en place ne suffiront pas à absorber "les prochaines hausses des charges énergétiques", mettant en danger le bouclage des budgets 2023 et "la continuité du service public". "Le gouvernement a présenté son projet de loi de finances pour 2023 en début de semaine aux élus locaux, et nous avons relevé qu'il n'a pas suffisamment pris en compte les difficultés devant lesquelles se trouvent certaines collectivités", explique Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux. Principalement les communes qui gèrent de nombreux bâtiments "très consommateurs d'énergie" comme "des gymnases, des écoles, des piscines".
Le gouvernement doit "accélérer les travaux" liés à la transition énergétique
Dans ce courrier, les associations d'élus réclament la mise en place d'un bouclier énergétique "en plafonnant le prix d’achat d’électricité des collectivités à un niveau à définir". Une mesure qui serait limitée dans sa durée, valable le temps de la crise. Il est aussi demandé à Matignon plus de flexibilité dans le choix des fournisseurs, mais également de pouvoir casser certains contrats trop onéreux signés "à des conditions tarifaires très défavorables", et pouvoir "en sortir sans pénalités pour bénéficier de meilleurs tarifs une fois que ceux-ci seront revenus à un niveau soutenable".
Un autre risque selon le vice-président de l'AMF, Philippe Laurent, est de voir la capacité d'investissements des collectivités "diminuer fortement alors que précisément nous devons la maintenir ou la développer pour pouvoir procéder à tous ces travaux énergétiques, car la plupart de ces bâtiments ont été construits dans les 1970-1980 avec des conditions de construction qui n'étaient pas idéales", déplore-t-il rappelant que les collectivités offrent tous les jours des services "utiles et nécessaires" à la population.
"Face à l'urgence", les élus locaux exigent également du gouvernement "d'accélérer les travaux" liés à la transition énergétique. La solution, selon eux, serait d'abonder davantage le fonds vert "dans une perspective pluriannuelle, afin de répondre à cet enjeu majeur". "L'’État doit être à la hauteur des enjeux", concluent-ils.
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