Guerre en Ukraine : "Quoi qu'il arrive, l'énergie en Europe va coûter plus cher", estime le président du Medef
Geoffroy Roux de Bézieux déplore l'absence d'harmonisation des aides face à la flambée des prix du gaz et de l'électricité au sein de l'Union européenne.
"Quoi qu'il arrive", même si la guerre en Ukraine se termine, "l'énergie en Europe va coûter plus cher", estime jeudi 17 novembre sur franceinfo le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. La flambée des prix de l'énergie est "un changement de paradigme complet, poursuit-t-il, et "qui nous concerne pour les dix prochaines années".
Le représentant du patronat cite l'exemple d'une entreprise qui fabrique "des bouteilles en verre qui était compétitive par rapport à la Chine" : "Avec le prix de l'énergie qui pèse 30 à 35% du coût de fabrication, c'est fini, l'entreprise perd des parts de marché face à la Chine". "C'est une inversion de la compétitivité", constate-t-il.
La décision "égoïste" de l'Allemagne
Geoffroy Roux de Bézieux déplore l'absence d'harmonisation des aides face à la flambée des prix de l'énergie au sein de l'Union européenne : "Contrairement à ce qu'il s'est passé lors du Covid, on est parti dans un chacun pour soi". Selon lui, "l’Europe n’a pas pu se mettre d’accord" pour répondre à la crise de l’énergie. Le patron du Medef y voit "un chacun pour soi face à notre vraie concurrence", les Etats-Unis et la Chine.
L'Allemagne débloque 200 milliards pour relancer son économie ➡️ "Je pense qu’[Olaf Scholz] se trompe sur le long terme. Il y a eu un mode panique qui a conduit à ce bouclier unilatéral, qui est une décision égoïste”, pour Geoffroy Roux de Bézieux. pic.twitter.com/MBp0yK5aNW
— franceinfo (@franceinfo) November 17, 2022
Dans ce contexte, Geoffroy Roux de Bézieux affirme que la France a fait le choix "d'aider les ménages, plutôt que les entreprises", à la différence de l'Allemagne. Le bouclier mis en place par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire est "extrêmement complexe", juge-t-il, assurant qu'"énormément d'entreprises ne sont pas éligibles".
En Allemagne, le chancelier allemand Olaf Scholz a dévoilé en septembre un plan de 200 milliards d'euros pour aider les entreprises et les ménages confrontées à l'inflation. Le président du Medf estime que Berlin a fait le choix d'aider "formidablement ses entreprises en faisant une sorte de 'bouclier tarifaire entreprise'". Toutefois Geoffroy Roux de Bézieux considère que cette "décision" est "égoïste" du fait "d'un différentiel de compétitivité entre l'Allemagne et le reste des pays d'Europe".
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