Crise énergétique : en Suisse, les Hôpitaux universitaires de Genève au défi de la sobriété
Les établissements de santé doivent aussi faire des économies d'énergie. En Suisse, les Hôpitaux universitaires de Genève font des efforts, entre les lumières et les ascenseurs, dans la limite de la bonne prise en charge des patients.
En Suisse aussi, comme partout ailleurs en Europe, la sobriété énergétique s'est imposée, à l'heure de la guerre en Ukraine et de la hausse générale du prix de l'énergie, autant pour les particuliers, les entreprises, les collectivités, que pour les hôpitaux. Aussi, à Genève, les Hôpitaux universitaire (HUG) ont pris les devants pour réduire leur consommation énergétique et leur facture sans gêner les patients. Comme souvent, le moyen le plus simple de faire des économies se trouve au plafond : les lumières représentent en effet 30% de la facture d'électricité de l'établissement. L'hôpital a donc posé des détecteurs de mouvement un peu partout, pour que les ampoules ne s'allument que lorsqu'elles sont nécessaires.
"Ici, dans le restaurant du personnel, les lumières n'étaient pas forcément éteintes la nuit, ce qui est dommage, car c'est fermé jusqu'à 6 heures du matin, donc ça ne servait à rien", explique Pierre-André Zuber, le responsable de la maintenance. Autre exemple, les infirmiers doivent maintenant débrancher les pousse-seringues quand ils sont chargés. La logique est la même qu'avec son téléphone portable à la maison.
Chasser toutes les déperditions d'énergie
La crise liée à la guerre en Ukraine qui touche aussi la Suisse a paradoxalement permis de mettre un terme à plusieurs pratiques énergivores. "Là, nous sommes dans la pharmacie", décrit Pierre-André Zuber. "Certains médicaments doivent être maintenus à des températures froides, alors maintenant, on met des frigos à médicament pour ne pas climatiser toute la pièce. Comme ça, le volume est beaucoup plus faible à refroidir", ajoute-t-il.
Tout a été passé au peigne fin. Le nombre d'escalators a été réduit, la programmation des ascenseurs a été modifiée, et l'enseigne lumineuse géante positionnée sur le toit du bâtiment est désormais éteinte. Des mesures plus symboliques qu'autre chose parfois, mais qui mises bout à bout, pourraient bien permettre d'éviter la panne de courant cet hiver.
"Ce n'est pas juste un service qui peut faire ce genre d'actions, tout le monde doit participer, et cette crise nous permet de mettre cela sous le feu des lumières."
Pierre-André Zuber, responsable de la maintenance des HUGà franceinfo
Pour l'instant, les patients ne semblent rien avoir remarqué. Le personnel, lui, en est conscient, d'autant plus que tous les agents sont invités à signaler toutes les déperditions énergétiques qu'ils remarquent dans le bâtiment. "De mon côté, ça n'a pas affecté ma pratique au quotidien, confie ce médecin. On le remarquera peut-être plus pendant l'hiver. En revanche, il y a des choses sur lesquelles on n'arrivera pas à économiser de l'énergie. Tout ce qui est ventilateur, soins intensifs, il y a des choses où ce sera difficile."
Cette transformation de l'hôpital vers plus de sobriété ne date toutefois pas de la guerre en Ukraine : dès 2009, les HUG ont été le premier hôpital européen à faire un écobilan. Reste une autre réalité plus compliquée à faire avancer : les bâtiments sont chauffés avec du gaz, qui représente 60% de la consommation énergétique totale de l'établissement. Un gaz qui vient pour moitié de Russie.
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