Après la première journée de mobilisation de la rentrée contre la réforme du Code du travail en France, "Avenue de l'Europe" vous invite à un petit tour chez nos voisins pour un bilan des réformes qu'ils ont connues. En Espagne, après la grave crise traversée par le royaume et son industrie, c'est la reprise, dans l'industrie automobile en particulier. On ne le sait pas toujours, mais le secteur est le deuxième d'Europe : avec 17 usines sur son sol, l'Espagne devance même la France. Extrait au siège de Seat (l'unique marque automobile espagnole, rachetée par l'allemand Volkswagen), près de Barcelone, à Martorell. Aujourd'hui en Espagne, l'automobile embauche... et paie (plutôt) bien. Raquel, 31 ans, s'estime heureuse de travailler à la chaîne... après une formation pour devenir enseignante : "Avec la crise, on n'embauche plus dans les écoles." Satisfaite aussi de ses 1 200 euros (le smic espagnol est de 825 euros) et 16 mois de salaire par an, en comptant les extras.Flexibilité contre maintien des salairesDans cette usine, la convention collective négociée entre la direction et les syndicats a fixé une "bourse des heures" : chaque salarié doit un nombre d'heures annuel à l'entreprise. A charge pour elle de les répartir en fonction de son activité. Le personnel peut ainsi être transféré sur différentes lignes de production au gré des besoins. La direction se félicite du gain de productivité que permet cette flexibilité, autorisée par la loi de 2012. Pour le représentant syndical, l'essentiel, c'est que les salaires aient été maintenus : "On a réussi à être moins affectés que d'autres secteurs par la réforme du Code du travail imposée par le gouvernement."Extrait d'un reportage en Espagne diffusé dans "Avenue de l'Europe" le 13 septembre 2017.