: Vidéo "J'ai la tête d'un moule ?" : quand Emmanuel Macron prenait la défense de l'ENA
L'Ecole normale d'administration va être remplacée par une école d'administration publique, a annoncé le Premier ministre.
Une refondation plutôt qu'une disparition. La nouvelle ENA (Ecole nationale d'administration) verra le jour en 2022, a annoncé Matignon mardi 18 février. Elle va s'inspirer du rapport Thiriez, qui tente de répondre aux nombreuses critiques sur "l'entre-soi" sans bousculer les grands corps et la magistrature, soucieux de leur indépendance. Créée en 1945 par le général de Gaulle pour démocratiser le recrutement des hauts fonctionnaires avec un concours d'accès unique, l'ENA a été fortement critiquée pendant la crise des "gilets jaunes" pour sa formation d'élites "hors sol".
"L'ENA, ce n'est pas un moule"
Le 25 avril 2019, lors de sa grande conférence de presse à l'Elysée, Emmanuel Macron avait créé la surprise en annonçant "la suppression de l'ENA" et la fin des grands corps (Conseil d'Etat, Cour des comptes, Inspection générale des finances, Mines, Ponts, etc.). "Mais pas pour le plaisir de supprimer l'ENA, assurait-il, pour bâtir quelque chose qui fonctionne mieux."
Un discours qui avait surpris puisque, lors de la campagne présidentielle, le candidat avait défendu l'école où il a fait ses études, comme trois des cinq précédents chefs de l'Etat avant lui. A Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), il avait ainsi rétorqué à une journaliste qu'il n'avait pas "la tête d'un moule". "Je vous donne le sentiment d'être fait dans un moule ? Ben non, lançait-il. L'ENA, ce n'est pas un moule, c'est un moule pour qui veut le devenir ou qui l'avait déjà. L'ENA c'est une école dans laquelle on entre par un concours de la République. Et vous savez, avant que ce soit l'ENA c'était quoi ? C'était le recrutement par copinage, par concours de bonnes manières, parce qu'on avait un parent ou un cousin qui était déjà dans la fonction publique. Moi, je préfère les concours de la République, ils sont méritocratiques."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.