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Hausse du point d'indice des fonctionnaires : "Tout ce qui sera en-dessous de 3% ne sera pas acceptable", prévient la FSU

"Le salaire des agents publics est une forme de 'quoi qu'il en coûte' social, ça fait tourner la société", défend le syndicat enseignant.

Article rédigé par franceinfo
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Benoît Teste, secrétaire général du syndicat FSU, le 13 janvier 2020. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Tout ce qui sera en-dessous de 3% pour nous ce ne sera pas acceptable", a affirmé sur franceinfo mardi 15 mars Benoît Teste, secrétaire général du syndicat enseignant FSU, après l'annonce du gouvernement de dégeler le point d'indice des fonctionnaires d'ici cet été. Pour le syndicaliste, revaloriser ce point d'indice d'au moins 3% est "réaliste parce que cela représente 5 à 6 milliards du budget de l'État". "On a besoin de reconnaître les agents publics, on a besoin de les revaloriser", a-t-il ajouté, appelant par ailleurs à trouver "un mécanisme d'indexation durable sur l'inflation" pour les agents publics.

>> Les enseignants manifestaient le 27 janvier pour demander "une revalorisation" des salaires "par le dégel du point d'indice".

franceinfo : Cette annonce du gouvernement vous a-t-elle surpris ?

Benoît Teste : C'est un peu une surprise, d'autant qu'on l'a appris dans les médias, ce qui devient une habitude avec ce gouvernement. C'est une surprise car il y a eu une sorte de théorisation selon laquelle le point d'indice n'était pas le bon levier, la bonne méthode pour revaloriser. On a refusé de nous entendre depuis cinq ans sur cette question-là. Mais la surprise n'est pas très grande puisque l'inflation est à un tel niveau durable que cela nous semblait intenable aujourd'hui. On voit bien sur le terrain le mécontentement très fort des agents publics.

"Ce n'était plus du rognage du pouvoir d'achat, c'était une dégradation constante, qui devenait rapide."

Benoît Teste, secrétaire général du syndicat enseignant FSU

à franceinfo

C'est une mesure quasiment de bon sens. Après, on ne connaît pas le taux et ce n'est pas la même chose si on nous annonce 0,3% ou 3 ou 10% d'augmentation. Il faut être très prudent car augmenter de 0,3% ou même de 1% la valeur du point, cela ne fera pas le compte étant donné qu'on est à 3% d'inflation.

À quel niveau doit être cette hausse du point d'indice des fonctionnaires ?

On a des revendications très importantes, mais il faut être réaliste  : le rattrapage de la perte de pouvoir d'achat subie depuis le début du quinquennat va être très compliqué car cela signifie une revalorisation de 10% de la valeur du point. Tout ce qui sera en-dessous de 3% pour nous ce ne sera pas acceptable. 3% ça nous semble réaliste parce que cela représente 5 à 6 milliards du budget de l'État, c'est conséquent mais ce n'est pas exorbitant. On a fait des gestes, on a parlé d'un "quoi qu'il en coûte" et le salaire des agents publics est une forme de "quoi qu'il en coûte" social, ça fait tourner la société. On a besoin de reconnaître les agents publics, on a besoin de les revaloriser. Il faut réfléchir pour nous à l'avenir à un mécanisme d'indexation durable sur l'inflation.

Les arbitrages seront pris à Matignon d'ici la semaine prochaine. Les syndicats doivent-ils faire partie de la discussion ?

Oui, à la fois sur le taux d'augmentation de la valeur du point, mais aussi sur les autres leviers à actionner. Le gouvernement a eu une politique salariale qui a consisté à geler l'ensemble et à ne revaloriser que certains métiers, certaines filières, certains personnels. Et cela a créé énormément de concurrence, d'incompréhension.

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