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"On trouve une chaise et on pose son cul dessus" : les salariés de GM&S sont revenus à l'usine amers mais restent mobilisés

Après trois semaines de congés forcés, les salariés de GM&S sont de retour dans leur usine ce lundi mais la mobilisation continue avec une nouvelle assemblée générale, mardi 22 août.

Article rédigé par franceinfo - Marc Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Retour à l'usine après trois semaines de congés pour les salariés de GM&S industry dans la Creuse. (MARC BERTRAND / RADIO FRANCE)

Le retour à l'usine a été difficile pour les salariés de GM&S Industry à la Souterraine, lundi 21 août 2017. Les 277 salariés creusois sont rentrés de congés mais, comme l'a constaté France Bleu Creuse, la production n'a toujours pas repris et l'avenir des employés ne s'est pas éclairci.

Cela fait des mois que le site de l'équipementier automobile, deuxième employeur privé du département de la Creuse, est en redressement judiciaire et son avenir est suspendu à la nouvelle audience au tribunal de commerce de Poitiers prévue le 4 septembre prochain.

Comment continuer le combat ?

"Commencer des vacances en sachant que dans un mois on ne sait pas où l'on va être, ce n'est pas des vacances", résume Bernard en revenant sur le site de son usine. Toutes les années, ce salarié de GM&S se rend au bord de la mer pendant ses vacances avec sa famille mais pas cette année. "Je suis resté chez moi, je n'avais pas la tête à partir", raconte-t-il.

Maintenant, arrivera ce qui arrivera mais il faut que ça s'arrête !

Bernard, salarié de GM&S

à France Bleu Creuse

La fermeture estivale de l'usine a même inquiété Jean-François, 53 ans dont 36 à GM&S. "On ne sait pas si l'on va faire partie des gens qui restent ou de ceux qui partent, on ne sait pas non plus ce qu'a décidé le repreneur pendant ce temps", analyse l'ouvrier. Jean-François se demande même si cette fermeture forcée de l'usine n'est pas "une volonté d'éloigner tout le monde du site pour désolidariser le mouvement?"

L'occupation reprend, pas le travail

Dans la Creuse, la production est à l’arrêt depuis bientôt trois mois et ce lundi l'occupation reprend. Devant l'usine, Bernard ressort sa chaise, la même qu’il y a trois semaines et l'installe à l’entrée de la tôlerie avant d'expliquer : "Le travail ne reprend pas, on arrive à huit heure et quart, on trouve une chaise et on pose son cul dessus. Il faut que ça s'arrête."

En trois semaines de congés, les salariés n’ont eu aucune nouvelle, ni du repreneur potentiel GMD, ni du ministère de l’Économie. Pour eux, cela veut dire qu’il va falloir à nouveau agir pour se faire entendre.

Après trois semaines de congés, les salariés de GM&S veulent continuer à se faire entendre : reportage de Marc Bertrand

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