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De nouveaux chiffres confirmeraient la rentabilité de Florange

"Le Monde" publie lundi des données renforçant les arguments des syndicats quant à la compétitivité du site sidérurgique lorrain.

Article rédigé par franceinfo
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Les hauts-fourneaux du site ArcelorMittal de Florange (Moselle), avec les voies ferrées qui servent à l'approvisionnement du site, le 12 décembre 2012. ( MAXPPP)

Une bataille de chiffres est en cours autour du site de Florange. Après la révélation par France 3 Lorraine et Le Républicain lorrain d'un document interne qui, selon les syndicats, prouvait la rentabilité du site, Le Monde publie lundi 17 décembre de nouveaux chiffres étayant leurs affirmations. Une analyse contestée par le groupe sidérurgique. Explications.

Acte 1 : un des sites les plus rentables d'Europe ?

Mercredi 12 décembre, les syndicats révèlent à des journalistes du Républicain lorrain et de France 3 Lorraine un document interne comparant les coûts de production des bobines d'acier à Florange et dans quatre autres sites européens d'ArcelorMittal.

Selon les syndicats, le graphique conforte les conclusions du rapport de référence écrit sur le site de Florange et remis à Arnaud Montebourg, rapport qui le jugeait rentable. Il montre notamment que les coûts liés à la position géographique de l'usine, loin des ports, sont compensés par la performance industrielle du site.

Acte 2 : ArcelorMittal conteste la pertinence de l'analyse

Mais ArcelorMittal a tôt fait de balayer les chiffres publiés : le sidérurgiste pointe du doigt "les interprétations partielles et erronées" publiées, qui ne chiffrent qu'une partie des coûts liés à la production d'acier. "En excluant Liège" où une opération de restructuration est aussi en cours, "Florange est le site le plus cher de la business division Nord", a affirmé à l'AFP Henri Blaffart, vice-président d'ArcelorMittal Aciers plats Europe.

Selon celui-ci, le document "ne montre pas l'aspect global de la situation et la réalité du coût de production des bobines à chaud de la Lorraine". Il s'agit d'un "document d'analyse comme on peut en avoir dans les entreprises avec une analyse de toute une série de paramètres différents" pour mesurer les diverses étapes de la production.

ArcelorMittal rappelle en outre que "cela fait quatre ans que les activités d'ArcelorMittal Atlantique et Lorraine enregistrent des résultats négatifs" et que "la contribution des activités en Lorraine est plus faible que celle de Dunkerque". Le document "ne contredit en rien le constat de non-rentabilité de la phase liquide [les hauts-fourneaux] de Florange", explique le sidérurgiste. Et de conclure : "Laisser penser qu'ArcelorMittal voudrait fermer une phase liquide profitable n'a pas de sens."

Acte 3 : des chiffres réaffirment la compétitivité

Qu'à cela ne tienne, les syndicats produisent des pièces plus complètes. Le Monde affirme lundi avoir en sa possession un nouveau document qui, selon le journal, compare "l'ensemble des coûts d'exploitation de la phase liquide des sites de Florange et de Brême, sur la période allant de janvier 2010 à mai 2011" et montre que "le site lorrain tient facilement la comparaison pour la production de bobines d'acier".

Le Monde aurait également vu une comparaison entre les sites de Florange et de Dunkerque, qui sert de référence pour la France. Selon le quotidien, "l'acier en Lorraine revient à peine plus cher que dans le Nord : la différence ne serait que de 4,2 euros par tonne d'acier, alors que le groupe a toujours avancé le chiffre de 40 euros".

Contre-attaque de la direction du groupe sidérurgique, qui affirme que "le chiffre de 4 euros par tonne (...) ne se rapporte qu'à une faible partie des coûts du processus de fabrication de l'acier et n'est, par conséquent, pas représentatif de la rentabilité de la phase liquide en Lorraine".

Mais si ces chiffres sont avérés, ils mettent sérieusement à mal les arguments évoqués par ArcelorMittal, qui a toujours mis en avant le manque de compétitivité des hauts-fourneaux lorrains pour justifier leur fermeture.

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