ArcelorMittal : le document des syndicats "ne prouve en rien la profitabilité" de Florange
La CFDT a produit un document interne comparant les coûts de production du site de Florange avec ceux de quatre autres sites européens du groupe. Mais seule une partie des coûts y figure.
FLORANGE – Pour les syndicats, c'est un document explosif. Mais pour ArcelorMittal, il ne prouve rien. Edouard Martin, de la CFDT, a produit mercredi 12 décembre un document interne comparant les coûts de production du site de Florange avec ceux de quatre autres sites européens du groupe. Malgré un surcoût lié au transport, le site lorrain y apparaît tout à fait compétitif. Problème : les données produites ne concernent qu'une partie des coûts.
Ce rebondissement intervient alors que la direction d'ArcelorMittal soit s'expliquer devant les représentants des salariés du groupe, lors d'un comité central d'entreprise convoqué jeudi à 14h30.
Le graphique, révélé par France 3 Lorraine, compare les coûts variables de production des bobines d'acier ("hot rolled coil" ou HRC en anglais) dans les sites de Florange, Dunkerque, Liège (Belgique), Gand (Belgique) et Brême (Allemagne). Il ne prend donc pas en compte les coûts fixes, c'est-à-dire ceux qui ne dépendent pas des quantités produites – par exemple, les coûts liés à la maintenance des installations.
Un document "tout à fait partiel", pour ArcelorMittal
Pour les syndicats, ce document renforce les conclusions rendues par le rapport Faure, le rapport de référence sur Florange remis à Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, qui jugeait le site compétitif.
Mais ArcelorMittal souligne son "caractère tout à fait partiel ". "Ce document ne permet pas de faire état de l'ensemble de la réalité économique de la phase liquide (les hauts-fourneaux) de Florange, a immédiatement réagi le sidérurgiste dans un communiqué. Il ne contredit en rien le constat de non-rentabilité de la phase liquide de Florange et ne prouve en rien la profitabilité de cette partie du site car il ne prend pas en compte les coûts complets", explique le sidérurgiste. "Laisser penser qu'ArcelorMittal voudrait fermer une phase liquide profitable n'a pas de sens", conclut-il.
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