Aides publiques : Laurent Berger estime qu’il est "irréaliste" de dire "vous n'avez pas droit de licencier" à une entreprise qui en bénéficie
Le secrétaire général de la CFDT préfère réfléchir à des dispositifs "intelligents" qui préviennent les plans sociaux. Interrogé sur Nokia qui veut supprimer 1 233 emplois, Laurent Berger parle d'un "comportement scandaleux".
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a estimé jeudi 25 juin sur franceinfo qu’il est "irréaliste" de dire à une entreprise qui bénéficie d’aides publiques "vous n'avez pas droit de licencier pendant les deux ans du dispositif".
"Je me méfie des slogans. L'idée qu'une entreprise en très grosse difficulté, on lui dise, vous bénéficiez d'aides publiques, qui seront conditionnées à un accord d'entreprise qui devra avoir des éléments de garantie de l'emploi. Lui dire, vous n'avez pas droit de licencier pendant les deux ans du dispositif, ça a un côté irréaliste", a-t-il dit.
"Nokia, c'est un comportement scandaleux"
Interrogé sur le cas de Nokia qui prévoit de supprimer 1 233 postes au sein de sa filiale Alcatel-Lucent en France, soit environ un tiers des effectifs, Laurent Berger a jugé que "Nokia, c'est un comportement scandaleux. Ils n’ont pas respecté d'abord toutes les embauches qu'ils avaient prévues et à peine ils ont embauché, à la fin de la période, ils ont sorti les gens". L’équipementier télécoms finlandais affirme de son côté être désormais totalement libéré des engagements pris, notamment en matière d’emploi.
"Il vaut mieux effectivement avoir des dispositifs qui soient intelligents par rapport à la situation économique de l'entreprise. Et c'est ce qui sera au coeur des négociations qu'il faudra mener dans les entreprises. Moi, je souhaite que les entreprises s'inscrivent dans ce dispositif-là plutôt que de faire des plans sociaux, qui est certes plus facile, mais qui sera catastrophique pour l’emploi", a-t-il affirmé.
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