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"Nous n'avons aucun a priori sur les profils" : le secteur du luxe se mobilise pour recruter partout en France

La filière lance une campagne pour pourvoir 10 000 postes dans les métiers techniques.

Article rédigé par Sophie Auvigne - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'atelier de prêt-à-porter dans lequel travaille Sophie Coco. (SOPHIE AUVIGNE / RADIO FRANCE)

"Il y a des besoins partout en France, dans l'habillement, la maroquinerie, la bijouterie, la joaillerie", explique à franceinfo Guillaume de Seynes, président du comité stratégique de la filière mode et luxe, par ailleurs directeur général d'Hermès. L'industrie du luxe emploie aujourd'hui 600 000 personnes et elle recrute : habillement, horlogerie, maroquinerie, joaillerie, arts de la table... Les métiers techniques proposent 10 000 postes cette année et sans doute encore autant tous les ans pendant au moins cinq ans. Le marché connaît une croissance annuelle de 4 à 5%.

"Nous n'avons aucun a priori sur les profils, poursuit Guillaume de Seynes. Par exemple, parmi les derniers recrutés, il y a un gendarme, un cracheur de feu, un cuisinier, donc vraiment des reconversions qu'on pourrait dire totales." Pour être plus visibles et faire en sorte que ces métiers techniques attirent plus, les professionnels ont décidé de s'unir et ont notamment produit un clip de promotion.

Formation et reconversion

"La vie a fait que j'ai fait beaucoup de choses : j'ai été dans l'hôtellerie, la restauration, dans la vente et c'est récemment que je me suis dit 'il faut y aller'", confie Sophie Coco. À 42 ans, elle vient de décrocher son premier poste dans un atelier de prêt-à-porter de luxe, chargée du contrôle qualité. "J'ai fait une formation, désormais je me sens bien."

Quand je suis arrivée et que j'ai contrôlé mon premier vêtement Dior, je me suis dit 'tu as réussi'. Je suis fière de moi, je suis contente.

Sophie Coco, chargée de contrôle qualité

à franceinfo

Amedi Nacer confirme, il est à la tête de trois usines de prêt-à-porter en Mayenne et en Normandie : "Je viens de recruter une apprentie, elle est docteur en pharmacie, et à côté d'elle vous allez avoir un migrant arrivé il y a trois ou quatre ans, qui ne parlait pas français."

Des salaires qui peuvent parfois être attractifs

Avec 154 milliards d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier – plus que l'automobile et l'aéronautique réunis – le luxe est rentable. Mais les embauches se font souvent au smic, même si certains salaires peuvent s'envoler, selon Marc Pradal, président de l’Union des industries mode et habillement : "Un exemple de métier en tension qui n'existe plus, c'est un mécanicien pour pouvoir réparer des machines à coudre. Ce sont des personnes qui ont des hauts niveaux de salaire, 3 000 ou 4 000 euros, et ça peut monter." La filière et les syndicats négocient en ce moment pour, peut-être, remonter les salaires de base.

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