Travail de nuit : "Ils reculent parce qu'ils sont rattrapés par la question sociale"

Pour une fois, c’est l’aile gauche du groupe macroniste qui applaudit : "Vu la tension qu'il va y avoir en cette fin d'année (les retraites, les cheminots, les hôpitaux), rajouter encore une mesure libérale ça aurait été un contresens politique et social", réagit le député LREM du Vaucluse Jean-François Césarini.

Le gouvernement a décidé de prendre ses précautions sur le sujet explosif du travail de nuit dans les commerces alimentaires, en annonçant une concertation de six mois au lieu de l'article contesté qui devait être présenté, mercredi 13 novembre, en Conseil des ministres. Cet article avait soulevé dans sa première rédaction un tollé des syndicats.

"Ils sont fous ces marcheurs. Leur modèle de société c'est qu'on bosse la nuit et le dimanche"

Même tonalité beaucoup plus à gauche : "Ils sont fous ces marcheurs !", lance Sébastien Jumel, député communiste de Seine-Maritime. "Leur modèle de société c'est qu'on bosse la nuit et le dimanche", ajoute-t-il. Pour le député communiste, le gouvernement recule "parce qu'ils sont rattrapés par la question sociale" et veulent "enjamber les municipales et revenir avec leurs mauvais projets après".

Un recul pour mieux sauter ? À droite, Damien Abad, nouveau patron du groupe Les Républicains, n'y croit pas : "On a une confusion à tous les étages et une paralysie. Ce qui était la marque du macronisme, c'est-à-dire l'action réformatrice, est en train de s'évaporer sous l'effet de cette politique du 'en même temps'."

Évaporation temporaire due à la chaleur du climat social ou début d’une grande sécheresse réformatrice ? Réponse dans six mois.