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"Sans la foule, on découvre mieux l'architecture" : dans les rues du Mont-Saint-Michel, qui vit au ralenti depuis un an

C’est le site le plus fréquenté de France, après l'Arc de Triomphe. Depuis un an, le Mont-Saint-Michel n’accueille presque plus de visiteurs, même si le début de l'année a été plutôt bon.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le Mont-Saint-Michel (ANNE CHEPEAU / FRANCEINFO)

Dans la rue principale du Mont-Saint-Michel (Manche), bordée de boutiques de souvenirs, on circule aisément en cette fin du mois de mars. Le site subit aussi la crise sanitaire, même s’il reste un pôle d’attraction, selon Thomas Velter, directeur de l’Etablissement public du Mont-Saint-Michel. "Sur les trois premiers mois de 2021, nous sommes à peu près à 80% de fréquentation par rapport aux trois premiers mois de 2019, détaille-t-il. Donc on est sur une fréquentation qui reste élevée."

"Je vois une dizaine de personnes par jour"

Ces bons chiffres s’expliquent notamment grâce aux vacances scolaires de février. Cette année la mer a remplacé la montagne, mais la fréquentation est très différente de ce qu’elle était jusqu’en mars 2020, témoigne une commerçante : "il n’y a plus d’étrangers, de Coréens, de Japonais sur le Mont. Pour les Français en revanche, c’est super, ça leur permet de redécouvrir le Mont, ils l’ont pour eux tout seuls." 

À cette période de l’année, hors vacances scolaires, ce sont les Japonais qui font vivre le Mont. Alors en leur absence, dans les boutiques de souvenirs, notamment dans celle de Géraldine, les clients ne se bousculent pas. "En ce moment, je vois une dizaine de personnes par jour. À la même période, d’habitude, il y en avait environ 200. Ce n’étaient pas tous des acheteurs, mais au moins, il y avait plus de monde."

Des visites guidées du village plutôt que de l’abbaye

La fermeture forcée de l’abbaye, depuis le 28 octobre, pèse sur la fréquentation du Mont et pénalise fortement Myriam Vierjon, guide conférencière. "Depuis le 1er novembre, mis à part quelques jours où l’on a pu avoir quelques visiteurs, on ne travaille plus du tout."

Myriam a perdu ses clients habituels : touristes étrangers, scolaires ou seniors. Et ses groupes sont limités à cinq personnes. Avec la fermeture de l’abbaye elle a aussi dû adapter son offre. "Dimanche dernier, j’ai proposé des visites du village du Mont-Saint-Michel, pour cinq personnes, en une heure, explique-t-elle. Ça me rapporte 50 euros. De ça, il y a toutes les charges à déduire."

"Je découvre les ruelles magnifiques"

Les seuls à être heureux sont les visiteurs, dont beaucoup viennent de la région. Ils profitent du calme : "Ça fait tout bizarre de découvrir le Mont-Saint-Michel sans la foule. On voit mieux, on découvre mieux l’architecture", se réjouit une visteuse. "Je n’avais jamais vu le Mont-Saint-Michel aussi deserté", commente un autre visiteur. 

Pour la première fois de ma vie, je peux faire des photos et je découvre ces ruelles magnifiques. D’habitude, c’est tellement rempli de monde qu’on ne voit rien

Un visiteur du Mont-Saint-Michel

franceinfo

À partir de mardi 6 avril, avec l’interdiction des déplacements à plus de 10 km de son lieu de résidence, les visiteurs se feront encore plus rares. 

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