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Prolongation des tickets-restaurants pour les courses alimentaires : "On conteste cette décision et on essaiera de faire en sorte que ça change", réagit le président de l'Umih

La ministre Olivia Grégoire a annoncé que les tickets-restaurant pourront toujours être utilisés pour les courses alimentaires "tout au long de l'année 2024".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Illustration ticket restaurant. (JOSSELIN CLAIR / MAXPPP)

Ce fut "une très belle séance de rétropédalage du gouvernement", a réagi sur franceinfo Franck Delvaux, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) Paris-Île-de-France, après la décision du gouvernement de prolonger l'utilisation des tickets-restaurant pour les courses alimentaires "tout au long de l'année 2024", selon la déclaration de la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire mardi 14 novembre sur la chaîne M6.

"Je pense qu'il faut arrêter d’appeler ça le titre-restaurant parce qu'aujourd'hui, c’est un titre-inflation", estime Franck Delvaux. Selon lui, ce ticket-restaurant, créé en 1957 par un chef d'entreprise, est fait d'abord pour "aller au restaurant et pas pour aller faire ses courses, pas pour aller acheter chez le boulanger un gâteau d'anniversaire, ou pour aller acheter le rôti du dimanche chez le boucher". "La vocation du titre-restaurant a été dévoyée", estime-t-il.

"Les restaurateurs ne sont pas une variable d'ajustement. Si le gouvernement pense qu'il y a de l'inflation, et effectivement il y en a, il faut créer un titre-inflation."

Franck Delvaux, président de l'Umih

à franceinfo

Franck Delvaux estime que seuls 43% des tickets-restaurant sont utilisés dans les restaurants, soit moins d'un ticket-restaurant sur deux. "À partir du moment où la population salariée n'utilise pas son titre-restaurant pour aller déjeuner" au restaurant, "mais plutôt se fait une gamelle, ou va acheter un sandwich dans le supermarché d'à côté, alors c’est une perte pour les restaurateurs", estime le président de l'UMIH Paris-Île-de-France. "Nous sommes fortement impactés. On conteste évidemment cette décision et on essaiera de pouvoir agir et faire en sorte que ça change", conclut-il.

Cette possibilité de payer des produits bruts (fruits, légumes, viande, poisson, pâtes, riz) avec des titres-restaurants avait été accordée aux Français par la loi du 16 août 2022, "portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat", et devait prendre fin au 1er janvier 2024, avant finalement donc d'être prolongée.

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