Chine : le défi des entreprises françaises
Emmanuel Macron, en visite en Chine du lundi 4 au mercredi 6 novembre, souhaite désormais s'y rendre chaque année, comme en a pris l'habitude la chancelière allemande Angela Merkel. Pour la première fois de son histoire, Pékin a nommé un représentant spécial pour les affaires européennes. Quels sont les enjeux ?
Une petite Citroën qui dévale la Grande Muraille de Chine. C'était en 1986. Le constructeur français se lançait à l'assaut du marché chinois. Trente-trois ans plus tard, comment se porte PSA en Chine ? L'entreprise tricolore s'est alliée au chinois Dongfeng et produit ses voitures dans cinq usines. Les modèles sont vendus chez les concessionnaires. Un automobiliste chinois dit en être content. Mais en Chine, Peugeot va mal, avec 750 000 voitures vendues en 2014, contre 270 000 l'an dernier. Le groupe va vendre une usine, en fermer une autre et supprimer 4 000 emplois, soit la moitié de ses effectifs. Manque de notoriété, modèles jugés trop grands... Les marques chinoises font aussi de plus en plus de concurrence. Malgré les revers, les deux constructeurs restent très liés. Dongfeng a réussi un joli coup. Il détient 12,2% du capital de PSA, autant que l'État français et la famille Peugeot. PSA va lancer des modèles plus petits.
Protéger ou exporter son savoir-faire technologique ?
Avec 400 millions de consommateurs, le marché chinois, gigantesque, attire des marques françaises. Luxe, sport, hôtellerie, commerce... Plus d'un millier d'entreprises y sont implantées. Mais s'imposer reste difficile. Carrefour, notamment, a subi la nouvelle orientation du gouvernement, qui favorise parfois les entreprises locales. Au final, il a dû revendre ses magasins à un chinois. L'autre danger est le transfert de technologies. Exemple : EDF, qui accompagne la construction de centrales nucléaires en Chine depuis trente ans. Leur dernier ouvrage commun, un EPR, est le premier en activité dans le monde. En revanche, la France conserve son avance dans l'aérien. Paris vend des centaines d'avions à Pékin et Airbus a une usine sur place. Le premier avion "made in China" en est à la phase des tests. Il ne pourra pas voler en Europe avant plusieurs années.
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