Cet article date de plus de trois ans.

"C'est bon pour le moral" : Un "village des restaurateurs" pour pallier la fermeture des restaurants s'installe à Limoges

À Limoges, la municipalité a trouvé un remède partiel à la fermeture des restaurants. Un "village des restaurateurs" a poussé en plein centre-ville. Les professionnels ont pu s'installer dans les petits chalets de Noël, réaffectés pour l'occasion.

Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Sarah et Margaux (à droite), deux sœurs, dirigent le Kennedy's Café à Limoges. Grâce au "village des restaurateurs", elles peuvent continuer à vendre leurs pâtisseries maison. (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

Dans le centre de Limoges, les 12 chalets de bois sont disposés par îlot de quatre. Les restaurateurs proposent un large choix : salade de hareng, pizza, blanquette, plats asiatiques, chili con carne... Il y a aussi les plats cuisinés de Philippe Poisier : "Vous avez aujourd'hui un filet mignon basse température, crème de chorizo. Vous avez une blanquette de veau à l'ancienne et vous avez une tête de veau sauce gribiche." C'est un palliatif partiel à la fermeture des restaurants, à cause de l'épidémie de Covid-19 : un "village des restaurateurs" propos des plats à emporter, en extérieur. Les professionnels cuisinent dans des petits chalets en bois, normalement utilisés lors du marché de Noël.

Philippe Poisier, restaurateur à Limoges, dans son chalet de la place de la Motte, en mars 2021.  (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

Le chef du Petit Comptoir, à Limoges, s'est installé dans son chalet de deux mètres sur trois, le 23 février. "Gros smiley au niveau de tout le monde. On retrouve notre métier de cuisinier, nos fourneaux. Cela représente grosso modo pas loin de 120 plats du jour. C'est inespéré, on va dire. On ne pensait pas qu'on allait travailler autant", se félicite-t-il.

Les clients, eux aussi, sont ravis de l'expérience : "Pour manger, c'est quand même plus agréable qu'un sandwich sous plastique. C'est tellement triste que tout soit fermé... ça ne peut être que mieux", assure une dame. "En plus, continuer à faire vivre les commerces de Limoges, c'est hyper important", complète un monsieur.

"On voulait retravailler, tout simplement"

Évidemment, l'opération ne suffit pas à compenser les pertes liées à la fermeture des restaurants. Mais pour Margaux, qui vend des "pâtisseries maison faites avec amour à Limoges", comme le proclame son enseigne, ce n'est presque pas le plus important : "On se remet un peu dans le bain parce que là, on commençait un peu à rouiller, à ne rien faire. C'est clairement pour le moral. Financièrement, non, ce n'est pas vraiment ce qui nous a intéressés en fait. On a vraiment foncé parce qu'on voulait retravailler, tout simplement." Loïc, qui vend des bocaux faits maison, a quand même hâte de retrouver les vraies cuisines de sa brasserie. "Il faut que ça rouvre. Ce serait bien qu'on ait une petite date fixe, ferme et définitive", confie-t-il.

Douze chalets de bois composent le "village des restaurateurs", à Limoges, en mars 2021. (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

L'amélioration de la situation a permis d'organiser l'opération en toute sécurité, assure le maire de Limoges, Émile Roger Lombertie. "Ce qui se passe aujourd'hui, c'est une évolution de notre comportement citoyen qui, à Limoges, est intéressante, puisque nous sommes à 106 contaminés pour 100 000 habitants. Bien loin de ce qui se passe à Calais, où il y a plus de 1 000 contaminés pour 100 000 habitants, souligne-t-il. Les gens ont le masque et ils sont à distance."

Émile Roger Lombertie, maire de Limoges, au "village des restaurateurs", en mars 2021. (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

À 13 heures, les premiers chalets qui ont déjà tout vendu ferment leurs panneaux de bois. Face au succès rencontré, le "village des restaurateurs" a été prolongé jusqu'au 21 mars. Peut-être davantage encore si la situation sanitaire l'autorise.

Le reportage, au Village des restaurateurs à Limoges, de Sébastien Baer.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.