Verbaliser le harcèlement de rue : pour Marlène Schiappa, "il y aura une valeur d’exemple et pédagogique"
Amendes en flagrant délit, stage pour les harceleurs récidivistes… Marlène Schiappa explique son projet de loi pour lutter contre le harcèlement de rue.
"Près de huit jeunes femmes sur dix ont peur quand elles sortent dans la rue toutes seules le soir. On est face à un vrai phénomène de société." C’est ainsi que Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, qualifie le harcèlement de rue. Il est donc important que "les lois de la République française inscrivent noir sur blanc qu’il est interdit d’intimider les femmes dans l’espace public." Pour cela, la secrétaire d’État a annoncé le 28 février dernier que le harcèlement de rue pourrait être "verbalisé" : "Les forces de l’ordre vont pouvoir mettre des amendes, entre 90 et 750 euros selon qu’elle est minorée, payée maintenant ou payée plus tard après des relances." Cette mesure, préconisée par cinq députés dans un rapport remis à la secrétaire d’État, s’inscrit dans un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles qui sera présenté en Conseil des ministres à la fin du mois de mars.
10 000 policiers supplémentaires
Verbaliser le harcèlement de rue, pour Marlène Schiappa, aura des vertus dissuasives : "Dès lors qu’il y aura une personne qui aura été condamnée pour outrage sexiste ou sexuel, (…) je pense qu’il y aura une valeur d’exemple et une valeur pédagogique." Pour que cette amende soit appliquée, les harceleurs devront être pris sur le fait par les forces de l'ordre. L’idée de flagrant délit, estime la secrétaire d’État, c’est "pour que ce soit opérant et que ce soit une vraie loi qui fonctionne". Pour cela, Marlène Schiappa a annoncé le recrutement de 10 000 policiers et policières de la sécurité du quotidien (PSQ), présentée par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb le 8 février dernier, et qui auront donc, en plus de leurs missions principales, celles de "de verbaliser le harcèlement de rue, l’outrage sexiste et sexuel."
Pour prévenir la récidive, cette loi contre le harcèlement de rue préconise également un stage de sensibilisation : "L’idée ça sera d’envoyer en stage les harceleurs de rue, les personnes qui auront été prises en flagrant délit d’outrage sexiste et sexuel, à leur propre moyen, pour prévenir la récidive et pour mener cette action d’éducation et de combat culturel contre le harcèlement de rue." explique Marlène Schiappa. Pour la secrétaire d’État, cette mesure s’inscrit en effet dans lutte plus globale : "Je crois que ça fait partie du combat culturel que l’on mène et que ça doit amener chacun à s’interroger sur son propre comportement et à redéfinir le seuil de tolérance de la société."
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