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Procès de Svetlana Tikhanovskaïa : "Les juges sont à la botte du régime", dénonce cette opposante au dictateur biélorusse Alexandre Loukachencko

Le procès par contumace de Svetlana Tikhanovskaïa, une opposante au dictateur Alexandre Loukachenko, s’est ouvert ce mardi en Biélorussie. Cette ancienne candidate à la présidentielle, en exil, dénonce le silence de la communauté internationale face à la répression des opposants en Biélorussie.
Article rédigé par franceinfo, Virginie Pironon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'opposante biélorusse, Svetlana Tikhanovskaïa au Conseil des affaires étrangères européen, le 14 novembre 2022. (NICOLAS LANDEMARD / LE PICTORIUM / MAXPPP)

Alors que son procès en Biélorussie débutait mardi 17 janvier, Svetlana Tikhanovskaïa participait à Davos à une conférence sur la démocratie. Cette opposante s'est présentée en 2020 à la présidentielle biélorusse, à la place de son mari, face au dictateur Alexandre Loukachenko.

Pour cette opposante, qui vit désormais en exil, son procès à Minsk est "une farce". L'opposante fait face à dix chefs d'inculpation, dont "complot pour prendre le pouvoir" et "trahison envers l'État". Elle risque jusqu'à 15 ans de prison.

Svetlana Tikhanovskaïa estime que c'est une vengeance personnelle du dictateur."Ce n'est pas une question de justice, c'est pour menacer, pour montrer qu'en Biélorussie, tout le monde peut aller en prison. Si vous êtes dans l'opposition ou si vous parlez le biélorusse, un langage aux cochons que Loukachenko ne peut pas forcer les gens à l'aimer, il sait qu'il doit intensifier la répression parce que les gens continuent leur combat."

"Alexandre Lukachenko veut montrer qu'il a le contrôle."

Svetlana Tikhanovskaïa

à franceinfo

L'opposante décrit une justice aux ordres. Elle n'a même pas pu entrer en contact avec son avocat qui lui a été commis d'office. "Tous les avocats, les procureurs et les juges sont à la botte du régime", affirme Svetlana TikhanovskaïaQu'importe la teneur de procès, l'opposante affirme que la sentence viendra d'en haut.

La multiplication des procès des opposants politiques

À Minsk, la capitale biélorusse, les procès d'opposants politiques, de journalistes et de défenseurs des droits de l’homme se multiplient ces dernières semaines. D'ailleurs, celui d' Alès Bialatski, prix Nobel de la paix 2022, s'est lui ouvert il y a deux semaines.

Un homme, aujourd'hui, derrière les barreaux. "C'est une honte pour les pays démocratiques", dénonce Svetlana Tikhanovskaïa. "Comment peut-on imaginer que le prix Nobel de la Paix soit encore derrière les barreaux ? Nous avons besoin d’une campagne internationale pour obtenir sa libération, la libération des journalistes emprisonnés, celle des activistes ! Ce problème des prisonniers politiques est négligé sur la scène internationale. Il y a la guerre en Ukraine, et la répression chez nous n’est pas considérée comme un crime si important que cela. Mais imaginez un peu : comment se sentent aujourd’hui les Biélorusses ?" Mardi 17 janvier, le centre des droits de l'homme Viasna, créé par Alès Bialestski en personne, a dénombré 1438 prisonniers politiques en Biélorussie.

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