: Vidéo "J'étais ligotée et battue" : le témoignage glaçant d'une actrice de la série "Westworld", victime de violences conjugales et de viols
Dans un témoignage poignant devant le Congrès américain, l’actrice Evan Rachel Wood raconte les violences conjugales et sexuelles qu’elle a subies pour sensibiliser sur l’importance de la prise en charge des victimes.
"J’ai senti une partie de moi disparaître. Une partie de moi que je n’ai jamais retrouvée." Devant le Congrès américain, le 27 février dernier, l’actrice connue pour son rôle de Dolores dans "Westworld", Evan Rachel Wood, a raconté les violences conjugales et les viols qu’elle a subis. Son témoignage est terrifiant.
"Dépossédée d’une partie de mon être"
"J’ai subi des abus toxiques mentalement, physiquement et sexuellement, qui ont commencé doucement puis qui se sont intensifiés, incluant menaces de mort, abus mental, lavage de cerveau, me réveiller à côté de l’homme qui prétendait m’aimer en violant ce qu’il croyait être mon corps inconscient." décrit Evan Rachel Wood avec dignité et émotion. "Lorsque j’étais ligotée et battue et où l’on me disait des choses innommables, j’avais vraiment l’impression de pouvoir mourir." Ayant l’impression de pouvoir se "voir de l’extérieur", la jeune femme confie avoir ressenti "de la honte et du désespoir". Ne sachant pas quoi faire pour changer sa situation, Evan Rachel Wood était "paralysée" allant même jusqu’à avoir l’impression de n’être "plus en vie". Avant ses violences domestiques, la jeune femme avait "déjà subi des abus". De fait, "mon corps savait instinctivement ce qu’il devait faire : disparaître, s’engourdir."
Dans son témoignant poignant, elle avoue qu’aujourd’hui elle a "encore peur" et ce qui la rend encore plus en colère, "c’est qu’on m’ait dépossédée d’une partie de mon être, ce qui a changé le cours de ma vie." Evan Rachel Wood évoque les conséquences de ce traumatisme sur sa vie personnelle et affective : "Bien que ces expériences datent d’il y a plus de dix ans, j’en subis encore les répercussions, mes relations, mon conjoint, ma santé mentale et physique en pâtissent". Sept ans après avoir subi ces viols, le traumatisme n’a jamais été guéri puisque l’actrice a été diagnostiquée "en état de stress post-traumatique sur le long terme". Elle raconte ses luttes contre "la dépression, l’addiction, l’agoraphobie, des terreurs nocturnes", cette paralysie qui l’oblige à rester "éveillée toute la nuit en agrippant une batte de baseball", rendant ses "partenaires désemparés et pour qui la confiance et la tendresse sont devenues de plus en plus difficiles." Evan Rachel Wood avoue même avoir été jusqu’à faire deux tentatives de suicide, qui lui a valu une admission dans un hôpital psychiatrique d’une "courte durée".
"Le viol, ce n'est pas quelques secondes de traumatisme"
Commencer à chercher de l’aide pour gérer son traumatise et son stress a été "un tournant dans [sa] vie". Alors si l’actrice a pris la parole, c’est pour aider d’autres survivants de violences sexuelles qui "n’ont pas eu cette chance" et pour sensibiliser que "le viol, ce n’est pas quelques minutes de traumatisme, mais une morte lente." Elle le fait aussi pour construire un futur meilleur, dans lequel son fils évoluera et dans lequel elle devrai lui expliquer que sa mère a été une victime.
Au-delà, l’actrice a pris la parole pour convaincre le Congrès américain de défendre le Sexual Assault Survivors’ Bill of Rights Act, une loi votée en 2016 par Barack Obama qui représente une avancée majeure pour les victimes de viol : "Nous devons voter cette loi pour les personnes agressées sexuellement dans l’ensemble de nos 50 États. Nous l’avons fait dans neuf d’entre eux jusqu’ici et c’est notre boulot de nous assurer que les survivants dans les 41 États restants soient traités avec la même humanité et dignité. C’est ce qu’on appelle le progrès et ça commence ici."
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