L'association des contribuables de Levallois-Perret s'étonne de la relaxe des époux Balkany pour délit de corruption
Le secrétaire général de l'association, Dominique Tiger, dénonce un "mélange des genres qui n'a pas sa place dans la politique publique".
L'association des contribuables de Levallois-Perret s'étonne de la relaxe des époux Balkany pour délit de corruption. Interrogé vendredi 18 octobre sur franceinfo, le secrétaire général de l'association Dominique Tiger "prend acte" de la décision de justice, mais souligne "quand même un mélange des genres qui n'a pas sa place dans la politique publique".
Après le jugement de ce vendredi, Isabelle Balkany affirme qu'il n'y a pas eu un seul centime d'argent public, qu'il n'y a pas eu corruption. Comment vous réagissez à cette affirmation ?
Dominique Tiger : C'est la justice, donc il faut la respecter. Ce qui est étonnant, c'est que les réquisitions gardaient bien des faits de corruption supposée, mais on nous a expliqué que certaines pièces n'étaient pas totalement établies. Je pense que la justice a voulu se concentrer sur ce qui était avéré, ce qui est une bonne chose. S'il manque des éléments matériels, nous en prenons acte, il ne s'agit pas de condamner des gens sans preuves. En revanche, je constate que dans l'affaire des tours dont il est question, la ville a perdu plus de 100 millions euros. [Ce projet de tours jumelles] n'a jamais eu lieu, et la ville avait anticipé des rentrées d'argent de 240 millions d'euros en les empruntant, sauf que ce terrain a été vendu à un autre promoteur à 130 millions d'euros. On a perdu au bas mot 100 millions d'euros dans cette affaire, donc, au minimum, il y a quand même un problème de gestion. En plus de ça, il y a eu irrégularités, ou en tout cas dissimulation de 117 millions d'euros dans les comptes de la ville. C'est avéré par la chambre régionale des comptes et jusqu'à présent on ne nous a pas démontré que ce n'était pas vrai.
Vous, en tant que contribuables, vous souhaitez récupérer cet argent ? De quelle manière ?
Aujourd'hui, la difficulté, c'est qu'on a le cheikh Al Jaber qui reste condamné à nous verser 20 millions d'euros et nous, on a toujours considéré que la Ville ne courrait pas beaucoup derrière. La justice nous expliquait qu'il y avait possibilité d'impact de corruption, sachant que la loi a été changée en 2011, on n'est plus obligé de dire qu'il y a impact. Or, les faits ont précédé 2011. Je crois que la justice s'est concentrée à ne pas retenir les éléments de faiblesse dans ce dossier et malgré les réquisitions qui étaient beaucoup plus lourdes, la corruption a été écartée. Ça n'empêche pas qu'Al Jaber nous doit toujours 20 millions d'euros.
Verrez-vous un jour la couleur de cet argent ?
On en verra la couleur si nos élus se portent partie civile pour enfin récupérer ces sommes, parce qu'on ne nous a pas prouvé pour l'instant qu'on avait couru derrière. Et puis, je rappelle que parmi les peines prononcées, il y a la saisie de la villa de Marrakech, c'est donc qu'elle appartient aux Balkany. Comment a-t-elle été payée ? On a quand même le directeur de la société d'économie mixte qui était présidée par Patrick puis par Isabelle Balkany. Il se trouve à la tête d'une société panaméenne avec des versements, et part en Suisse avec l'avocat de la société d'économie mixte. On est quand même dans un mélange des genres qui n'a pas sa place dans la politique publique.
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