Le reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne, un joyau du patrimoine breton façonné en 1514, a été dérobé samedi 14 avril dans la soirée au musée Dobrée, à Nantes. C'est "un objet symbolique et historique", rappelle Erwan Chartier, chercheur et spécialiste de l’histoire de la Bretagne, interrogé sur franceinfo.franceinfo : Pourquoi ce reliquaire est-il si précieux ?Erwan Chartier : C’est un objet de prestige qui a été fabriqué après la mort d’Anne de Bretagne. La duchesse a tenu que son cœur soit rapatrié à Nantes, capitale de son duché. Mais c’est surtout un objet symbolique très fort qui a déjà failli disparaître à la Révolution : il rappelle cette époque où la Bretagne était un duché indépendant avec sa propre politique, ses propres droits.Existe-t-il un risque que l’écrin en or soit fondu ?L’objet est assez précieux, mais c’est juste de l’or plaqué. Braquer une bijouterie aurait été plus rentable. Les malfaiteurs auraient aussi pu s’attaquer à une cible plus facile. Cela peut être des collectionneurs avisés. C’est très étrange comme vol. Que ce soit passé à travers la sécurité c’est assez étonnant.Pourquoi il y a autant d’émotion après ce vol ?Aujourd’hui, beaucoup d’associations sont prêtes à faire des levées de fonds pour récupérer l’objet, car c’est un objet symbolique et historique, à la fois pour la Bretagne, mais aussi pour la France. Anne de Bretagne a été la seule à être deux fois reine de France. Il y a une grande émotion, car la duchesse Anne a gardé une certaine aura. C’est l’un des personnages breton de la grande Histoire. Les Bretons y sont très attachés.