Pierrot le fou : des photos de tournage signées Alain Noguès exposées pour la première fois
C’est un regard particulier, presqu’intime sur l’un des plus grands films de Jean-Luc Godard. Jusqu’au 26 mai, des photos prises en 1965 par Alain Noguès sur le tournage de "Pierrot le fou", sont exposées pour la première fois à Hyères, en marge du 34e Festival international de mode et de photographie. Le cofondateur de l’agence de presse Sygma était alors un tout jeune photographe. Les souvenirs qu’il nous livre à travers cette expo sont inestimables.
C’est presque par hasard qu’Alain Noguès est de retour à Hyères, 54 ans après le tournage de Pierrot le fou. Il y a quelques mois, dans une galerie parisienne, Jean-Pierre Blanc, le directeur du Festival international de mode et de photographie, tombe sur une photo de Jean-Luc Godard en train d’enterrer Jean-Paul Belmondo et Anna Karina dans le sable. Le cliché signé Alain Noguès a été pris en 1965 sur lîle de Porquerolles.
A l’époque, le futur cofondateur de l’agence de presse Sygma se cherche. Il vit une histoire d’amour avec Andrée Choty alias Lilou, assistante monteuse sur le film. C’est donc par amour que le jeune homme se rend dans le Var. Jean-Luc Godard le laisse photographier les coulisses de ce qui allait devenir l’un de ses films les plus marquants.
La fin d'une histoire
En cet été 65, le tournage touche à sa fin. Tout comme la relation amoureuse qui unit alors Godard et son interprète féminine Anna Karina. "C’est à la fois inoubliable et en même temps c’était un petit peu triste", se rappelle Alain Noguès. "Le long plan d’ensablement évoquait déjà la fin de cette relation tumultueuse". Le photographe est alors le témoin privilégié de cette tragédie personnelle mais aussi de la naissance d’un mythe.
Belmondo, le visage peint en bleu qui joue avec la dynamite. Anna Karina en Marianne sacrifiée, les bras levés au ciel. Des scènes devenues mythiques que Noguès saisit pour la postérité. Mais l’exposition montre bien plus que ça. La concentration de Godard, attentif au moindre détail, Belmondo au sommet de son art et de sa beauté, Anna Karina dont la mélancolie gracieuse imprègne le film… Des images qui racontent bien plus qu’un tournage : une page de l’histoire du cinéma écrite en noir et blanc. Et pour l’éternité.
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