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Réouverture de quatre musées à Perpignan : les arrêtés du maire Louis Aliot suspendus

Le juge s'est appuyé sur le décret gouvernemental du 29 octobre 2020 ordonnant la fermeture au plan national des musées et lieux culturels.


Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Louis Aliot, maire RN de Perpignan, devant e tribunal administratif de Montpellier, attaquée en référé par la préfecture des Pyrénées-Orientales pour la réouverture anticipée de quatre musées de la ville.  (PASCAL GUYOT / AFP)

Le tribunal administratif de Montpellier a suspendu lundi 15 février les arrêtés du maire RN de Perpignan Louis Aliot, qui avait décidé la réouverture de quatre musées municipaux, à l'encontre des directives sanitaires du gouvernement. Il comparaissait depuis le matin, attaqué en référé par la préfecture des Pyrénées-Orientales. L'interdiction d'ouverture des lieux culturels à Perpignan "n'est plus justifiée", avait plaidé dans la matinée Louis Aliot, pour défendre sa décision de rouvrir la semaine dernière quatre musées de la ville.

Remise en cause du Premier ministre

Le maire de Perpignan "a méconnu les dispositions" de l'article 45 du décret du 29 octobre 2020 en autorisant l'ouverture du musée des monnaies et médailles Joseph Puig, du muséum d'histoire naturelle, du musée Hyacinthe Rigaud et du musée de la Casa Pairal, a estimé le tribunal.

"Les circonstances invoquées par la commune, tirées de la mise en place de protocoles sanitaires particulièrement stricts diminuant ainsi fortement le risque de transmission du virus dans ces établissements ou d'une évolution favorable du contexte sanitaire, si elles sont susceptibles de remettre en cause l'appréciation portée par le Premier ministre sur la fermeture de ce type d'établissement, ne permettent pas à un maire de procéder lui-même à cette ouverture", ajoute le tribunal.

Fermetures "non justifiées"

Lors de l'audience, le représentant du préfet avait notamment mis en avant la situation sanitaire, évoquant "un record d'hospitalisations" - 159 cas - à Perpignan actuellement. Il a également basé sa demande de suspension en référé sur le décret gouvernemental du 29 octobre 2020 qui prévoit "l'interdiction complète d'ouverture des musées". M. Aliot a argué qu'il n'avait pas rouvert la quinzaine de lieux culturels de la ville mais "seulement quatre musées" qui dépendent de la municipalité, dont le musée Hyacinthe Rigaud, qui a accueilli environ 2.000 personnes depuis sa réouverture mardi, selon l'élu. 

Il s'est fondé sur "l'amélioration des chiffres et de la situation sanitaire", soulignant que la région Occitanie, le département des Pyrénées-Orientales et Perpignan ne faisaient "pas partie des zones les plus contaminées". Dans ce contexte, selon lui, "l'interdiction d'ouverture des lieux culturels n'est plus justifiée" et "les autorités locales et singulièrement la mairie de Perpignan sont à même d'évaluer ce qui est dangereux et ce qui ne l'est pas". 

"Avoir accès au monde de l'esprit" 

Louis Aliot a également insisté sur "les mesures de protection sanitaire renforcée" prises par la ville à l'occasion de l'ouverture de ces quatre musées. "Nous avons simplement tenu compte du contexte sanitaire et de nos équipements culturels et des voix qui s'élèvent des milieux culturels et des milieux populaires, de ceux qui veulent avoir accès au monde de l'esprit" et non seulement à ce qui est commercial, a-t-il conclu, assurant que la municipalité n'avait "pas outrepassé" ses droits. 

Il y a une semaine, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot avait répété que les musées et les monuments seraient les premiers à rouvrir "quand nous aurons une décrue", critiquant "des initiatives purement politiciennes (qui) ne défendent pas la cause de la culture". Mais dans le secteur culturel, des voix s'élèvent de manière croissante pour contester la fermeture des lieux culturels par le gouvernement, alors que la plupart des commerces ou les cultes continuent à fonctionner pendant la pandémie de Covid-19.

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