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Loto du Patrimoine : "Le patrimoine religieux est très dégradé" car les communes "n'ont pas les moyens financiers de le sauvegarder", explique Stéphane Bern

L'animateur, chargé d'une mission patrimoine par le gouvernement, ne doute pas de la volonté des Français de participer au jeu, malgré la crise économique. Ils "répondent toujours présents quand on leur demande".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Stéphane Bern, invité de franceinfo le 20 septembre 2019. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Stéphane Bern a dévoilé, mardi 30 juin, la liste des 18 sites emblématiques qui bénéficieront de la troisième édition du Loto du Patrimoine cette année. Parmi eux, huit sont des édifices religieux. Pour l'animateur, chargé par le gouvernement  cela s'explique par le fait que "le patrimoine religieux est très dégradé" car il appartient à des communes qui "n'ont pas les moyens financiers de le sauvegarder", analyse-t-il sur franceinfo.

franceinfo : Pourquoi près de la moitié des sites emblématiques sélectionnés pour le Loto du Patrimoine cette année sont-ils des édifices religieux ?

Stéphane Bern : À force d'avoir répété partout que l'on trouvait 900 millions d'euros pour Notre-Dame [de Paris] mais qu'on ne trouvait rien pour les petites églises de campagne, il y a peut-être cette volonté de rééquilibrer.

Quand vous avez l'église du village du Teil, après le tremblement de terre qui a dévasté la région, qui est en ruines, on se sent obligé de l'aider.

Stéphane Bern

à franceinfo

C'est une bonne photographie de l'état de notre patrimoine. Le patrimoine religieux est très dégradé parce que le patrimoine religieux appartient principalement à des communes et les communes n'ont pas les moyens financiers de sauvegarder ce patrimoine. Donc, on doit les aider. C'est compliqué en plus pour des maires qui n'ont pas des assistances à la maîtrise d'ouvrage, ils ont simplement une secrétaire de mairie. Comment ils font ? Pour eux, c'est plus simple de demander à la mission Bern que d'envoyer des dossiers aux DRAC (Directions régionales des affaires culturelles) et au ministère de la Culture. C'est aussi simple que ça. Donc on est submergés de demandes de patrimoine religieux. Et donc, c'est vrai que la sélection en est le reflet.

Craignez-vous que la crise économique diminue la mobilisation des Français pour ce Loto du Patrimoine ?

J'étais très inquiet au moment des 'gilets jaunes'. Je pensais que les gens n'allaient pas acheter de tickets de grattage et finalement il y a eu plus de trois millions de ventes de tickets. On est passé de 22 à 25 millions. Cet été est un été patriotique, un été en bleu blanc rouge, en quelque sorte. On va aller voir les trésors de notre patrimoine. Je pense que les gens vont prendre conscience qu'il faut sauver notre patrimoine. Les Français répondent toujours présents quand on leur demande.

Les tickets du Loto du Patrimoine seront-ils soumis à une taxe cette année ?

Ce que j'ai voulu cette année, c'est qu'on élimine tous les sujets de fâcherie, c'est-à-dire tout ce qui pouvait empêcher les Français de croire en la sincérité de la démarche, à savoir qu'il y ait des taxes.

Je ne supportais pas, depuis le début je le répète, j'ai des coups de gueule, des coups de sang, je ne supporte pas l'idée que l'État prélève des taxes sur des jeux patrimoniaux où la part de l'Etat va normalement au patrimoine.

Stéphane Bern

à franceinfo

Maintenant, l'affaire est résolue par la seule volonté du chef de l'Etat, on a trouvé une solution qui m'arrange. Les deux précédentes années, les taxes ont été compensées. Et puis, au mois de novembre, lors d'une nuit de débat, on a voulu supprimer cette compensation. Ça ne se produira plus. Ce sera inscrit dans la loi de Finances. On sait que les taxes légales prélevées par l'Etat seront réinjectées en faveur du patrimoine dans le cadre de la mission Bern.

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