Le peintre Victor Vasarely de nouveau en pleine lumière au Centre Pompidou
Pour la première fois depuis plus de 50 ans, le peintre et plasticien français est exposé à Paris. Plus de 300 oeuvres sont rassemblées jusqu'au 6 mai 2019.
22 ans après sa mort, Victor Vasarely fait l'objet d'une grande rétrospective au Centre Pompidou, la toute première à Paris depuis plus de 50 ans et qui regroupe 300 peintures, sculptures ou objets de l'artiste français.
Il a connu son heure de gloire dans les années 60 et 70, puis vint le temps du purgatoire pour cet artiste qui avait pour ambition de démocratiser l’art.
"Vasarely a eu l'ambition de créer un nouvel art populaire" rappelle Michel Gauthier, un des deux commissaires de l’exposition. "Il est l'héritier de toutes ces avant-gardes du début du XXe siècle qui voulaient remettre en cause la séparation entre l'art et la vie."
Des formes et des couleurs
Avant d’être l’artiste populaire incontournable des années 70, Victor Vasarely peint dans les années 40 des tableaux qui évoquent encore le cubisme. Des œuvres peu connues que l’on découvre au début de l’exposition et qui pour certaines préfigurent l’art optique dont il est le fondateur. Un art pour lequel il invente un alphabet. "Vasarely, dans un carré d'une couleur, va placer une forme géométrique d'une autre couleur, et ce sont toutes les permutations permises par ces formes et ces couleurs qui engendrent ses toiles" explique Michel Gauthier.
Des toiles vibrantes et colorées, présentes notamment dans la dernière salle de l’exposition. "On est face à une série qui s'appelle 'Vega'. C'est une grille constituée de points colorés mais la grille semble respirer. Elle semble être en relief. Une bulle semble se former à la surface du tableau pour venir vers nous. L'imaginaire qu'il y a derrière cette peinture est celui d'un cosmos qui respire."
"Ce sont les images les plus connues, poursuit Michel Gauthier. On est dans une salle dont les murs sont entièrement noirs, pour que les oeuvres nous apparaissent dans toutes leurs qualités lumineuses, presque comme des images d'écran. Il y a presque un côté '2001 Odyssée de l'espace."
La pochette de Space Oddity, c'est lui
Ces formes, Vasarely, va les diffuser le plus largement possible hors du circuit artistique. On les retrouve ainsi sur de la vaisselle, des montres, des foulards, des pochettes de disque comme celle de Space Oddity de David Bowie... En 1972, il revisite le logo de la régie Renault et réalise le décor de la salle à manger de la banque centrale d’Allemagne.
"De la moquette couleur or, des disques gris et noir sur les murs. Une espèce de pure merveille du design et de la décoration des années 1970. C'est vraiment un privilège d'avoir fait venir ces panneaux de Francfort pour les montrer au public car c'est l'une des intégrations architecturales les plus emblématiques de Vasarely."
Vasarely réalisera au total plus d’une centaine d’œuvres décoratives pour des bâtiments dont les deux fresques du hall de départ de la gare Montparnasse à Paris.
L’exposition "Vasarely, le partage des formes", au Centre Pompidou à Paris jusqu’au 6 mai.
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