Cet article date de plus de cinq ans.

L'actrice Doris Day, interprète inoubliable de la chanson "Que Sera, sera" pour Alfred Hitchcock, est morte à l'âge de 97 ans

La star américaine avait été à l'affiche d'une quarantaine de films dans les années 1950 et 1960.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L'actrice Doris Day dans "Confidences sur l'oreiller", du réalisateur Michael Gordon, sorti en 1959. (UNIVERSAL / AFP)

Née Doris Kappelhoff le 3 avril 1922 à Cincinnatti, la chanteuse et actrice américaine Doris Day est morte à l'âge de 97 ans, annonce (en anglais) sa fondation consacrée à la défense des animaux, lundi 13 mai, qui précise qu'elle souffrait d'une pneumonie.

À l'affiche d'une quarantaine de films dans les années 1950 et 1960, elle a notamment joué dans Romance à Rio de Michael Curtiz (1948) et dans L'Homme qui en savait trop (1956) d'Alfred Hitchcock, où elle interprétait à deux reprises l'inoubliable Que sera, sera (Whatever Will Be, Will Be). Cette chanson avait obtenu l'Oscar de la meilleure chanson originale la même année, mais l'actrice n'a jamais décroché de statuette en son nom malgré son immense popularité.

La pétillante blonde américaine a 32 ans, en 1956, quand Alfred Hitchcock lui offre le rôle émouvant d'une mère dont l'enfant est enlevé par des espions venant du froid dans L'Homme qui en savait trop (The Man who knew too much).

Aux côtés de James Stewart et de Daniel Gélin, Doris Day joue le rôle, taillé sur mesure d'une chanteuse célèbre qui interprète Que sera, sera à tue-tête pour signaler à son fils que l'heure de la libération est proche. Le morceau, signé Jay Livingston et Ray Evans, décroche l'Oscar de la meilleure chanson originale.

Adulée du public, snobée par les critiques

Si son côté voisine sympa, joyeuse et sans histoires lui vaut l'adoration du public, il ne séduira pas la critique cinématographique et elle devra se contenter d'un "Grammy" pour sa carrière de chanteuse, avec quelque 650 titres à son actif.

Pour la critique de cinéma Molly Haskell, Doris Day est tout simplement "l'actrice la plus sous-estimée, la moins bien reconnue qui soit jamais passée par Hollywood".

Sur le plan personnel, la vie n'aura pas été facile pour l'artiste née dans une famille d'origine allemande. Ses parents divorcent alors qu'elle a 13 ans et Doris se retrouve avec une mère qui la pousse à monter sur scène.

Après un accident, elle abandonne la danse pour le chant

Après un grave accident de voiture, elle doit abandonner la danse pour se consacrer au chant. Sa carrière commence au début des années 1940. Doris Day chante pour le "big band" de Les Brown, avec qui elle interprète Sentimental journey, futur hymne du retour des soldats à la maison après la victoire de 1945.
Mais la jeune femme a déjà divorcé d'un premier mari, violent, mettant fin au premier de quatre mariages dont aucun ne durera.

En 1948, elle tourne son premier film, Romance à Rio, qui sera suivi d'autres succès comme La Blonde du Far-West de David Butler (Calamity Jane, 1953), Les Pièges de la Passion de Charles Vidor (Love Me or Leave Me, 1955) ou Ne mangez pas les marguerites de Charles Walters (Please Don't Eat the Daisies, 1960).

Doris Day brille surtout dans le vaudeville, un genre qui culmine en 1959 avec Confidences sur l'oreiller de Michael Gordon, où elle tourne aux côtés de Cary Grant et Rock Hudson. Ce film est le seul qui lui vaudra une sélection aux Oscars.
Le jour de ses 29 ans, elle épouse Martin Melcher, qui deviendra son imprésario. Mais lorsqu'il meurt en 1968, elle découvre qu'il l'a criblée de dettes. La star obtient 22 millions de dollars de dédommagement d'un homme d'affaires embauché par Melcher pour gérer sa fortune. Elle garde de ce second mari son seul enfant, Terry Melcher, qui mourra d'un cancer en 2004.

Elle refuse le rôle de Mrs Robinson dans "Le Lauréat"

Tout au long de sa carrière, Doris Day s'efforce de défendre son image d'Américaine propre sur elle, refusant en 1967 le rôle de Mrs Robinson dans "Le Lauréat", qu'elle juge osé.

"J'aime être gaie. J'aime m'amuser sur un tournage. J'aime porter de beaux vêtements et être belle. J'aime sourire et que les gens rient. C'est tout ce que je veux", résume-t-elle lors d'une interview.

Depuis qu'elle ne tournait plus, Doris Day était devenue une amie des animaux, qu'elle accueillait dans son hôtel de Carmel, en Californie. À partir des années 1970, elle leur avait consacré toute son énergie via une fondation qu'elle avait créée, la Doris Day Animal Foundation.

En 2004, le président George W. Bush lui a remis la "médaille de la Liberté", la plus haute récompense civile américaine, pour avoir "ravi les coeurs des Américains tout en enrichissant notre culture".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.