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Découvrez les deux films d'animation français à ne pas manquer pour Noël

Au milieu des superproductions de Noël et du traditionnel Disney, franceinfo a eu un coup de coeur pour deux films d'animation français. Des images de synthèse au dessin au pinceau en passant par les décors sur papier Canson, poésie et tendresse sont les deux marqueurs de ces réalisations.

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Sébastien Laudebach a réalisé seul son film d'animation, La Jeune fille sans mains, en un an. (CLAUDIO ONORATI / ANSA)

C'est le carton animé des fêtes : le nouveau film de Disney, Vaina, a dépassé le million de spectateurs en salles la première semaine, et devrait dépasser les deux millions.

Pour autant, il n'y a pas que Disney dans la vie : deux jolies productions françaises sortent en salle mercredi 14 décembre, et elles valent le coup qu'on s'y attarde.

Ballerina, de Laurent Zeitoun et Yann Zenou

Ballerina est le tout premier dessin animé des producteurs du film Intouchables, Laurent Zeitoun et Yann Zenou. C’est l’histoire d'une jeune Bretonne qui s’évade de son orphelinat pour devenir danseuse à l'Opéra.

Entre les décors de Paris, où la tour Eiffel est en pleine construction, et les scènes d’entraînement de danse, le film, en images de synthèse, est romantique et drôle.
C'est le milieu de l'Opéra qui a intéressé les deux producteurs.

Ce qui nous intéressait, c'était la danse classique. On en a fait la base de notre histoire, car c'est une promesse visuelle extraodinaire, qui dégage de la magie, du glamour, et surtout de la perfection.

Laurent Zeitoun, producteur de Ballerina

à franceinfo

Pour coller au plus près à la réalité de cet univers, les producteurs ont fait appel à la nouvelle directrice de la danse de l'Opéra de paris, Aurélie Dupont. 

Dans sa facture, le dessin animé rappelle Arthur et les Minimoys et Un monstre à Paris. Il a été réalisé avec six fois moins d'argent qu'un dessin animé de chez Pixar ou Disney. Pour cela, il a fallu recourir au système "D", sans nuire à la qualité. 

"On ne veut pas rentrer en compétition avec Disney, explique Laurent Zeitoun. Un petit exemple : une scène a été développée où l'héroïne sort de l'Opéra, les rues sont remplies de monde. Ça coûte cher en animation, d'autant que le personnage entre en contact physique avec la foule, elle pousse du monde, donc il y a des frottements sur les vêtements qui s'animent."

Une somme de détails qui rend la scène impossible à réaliser, avec les moyens dont ils disposaient : "Finalement, poursuit le producteur, on est retourné à l'écriture : la scène finalement se passe de nuit, il y a moins de monde, c'est plus intimiste, mais à l'arrivée, ça dégage plus d'émotion, ça sert encore plus l'histoire. la contrainte nous a poussés dans notre créativité !"

La jeune fille sans mains, de Sébastien Laudenbach

Il s'agit là d'un conte de Grimm, sombre et émouvant à souhait, comme l'est Blanche-Neige. Le film a fait beaucoup parler de lui au festival de Cannes, lors de l'ouverture de la section parallèle ACID.

C’est l’histoire d’un fermier assoiffé d'or, qui signe un pacte avec le Diable sur le dos de sa fille, laquelle décide de s'enfuir.

Cette fois, pas d'image de synthèse : ce film magnifique, entièrement réalisé au pinceau, esquisse à grands traits les personnages et les décors. Les voix des comédiens Jeremy Elkaïm et Anais Demoustier donnent chair aux personnages.

C'est le premier long métrage de Sébastien Laudenbach qui a réalisé de nombreux courts métrages. Ce qu'il y a de plus fou, c'est qu'il a tout dessiné seul, en un an, alors que sa femme était en résidence d'artiste en Italie.

Je m'étais fixé comme objectif de faire 20 secondes d'animation par jour, y compris les décors, sachant qu'un animateur traditionnel fait environ deux à trois secondes par jour.

Sébastien Laudenbach, réalisateur de La Jeune fille sans mains

à franceinfo

"Tous les matins, je m'installais à ma table de travail, explique-t-il, et je reprenais les plans de la veille, parce qu'on ne fait évidemment pas un long-métrage tout seul comme on le fait avec un studio de 40 ou 50 personnes."

Pour y parvenir, Sébastien Laudenbach a décidé de faire des économies sur le dessin, et non sur le mouvement : "Tous les mouvements sont finis, mais ils sont composés de dessins qui, eux, ne sont pas finis. Lorsque je montre le film, explique le réalisateur, je vois que les spectateurs doivent combler eux-mêmes ces manques. Il y un espace que le spectateur peut tout à fait investir."

"J'étais dans un état second, poursuit-il. Je travaillais avec beaucoup de musique, j'essayais de m'isoler, exactement comme l'héroïne s'isolait pour retrouver ses mains."

Dans les salles également

Ma vie de Courgette, une production française tendre, drôle et touchante : sorte de Petit Nicolas du XXIe siècle, ce film en marionnettes à la Tim Burton est nommé aux Golden Globes.

Louise en hiver, un film français également, un splendide voyage immobile du maître de l'animation Jean-François Laguionie, qui conte l'histoire d'une vieille dame acariâtre coincée dans une station balnéaire. Les décors du film ont été dessinés sur des feuilles de papier Canson.

Dans un tout autre style, Sausage Party, très cru, trop cru pour certaines associations familiales, par le réalisateur de Shrek 2. La production américaine est interdite aux moins de 12 ans.

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