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"À partir du moment où on a des traits asiatiques, on est forcément des Chinois", Sun-Lay Tan raconte le racisme anti-asiatique

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Brut : Sun-Lay Tan
Brut : Sun-Lay Tan Brut : Sun-Lay Tan
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Les jeunes générations de Français d'origine asiatique dénoncent le racisme ordinaire dont ils sont victimes et veulent changer les choses.

 

"Le racisme anti-asiatique, il est ordinaire, il est sournois mais il existe quand même." Sun-Lay Tan, d’origine sino-cambodgienne, est le porte-parole du collectif "Sécurité pour tous". Il raconte le racisme subi par les personnes d’origine asiatique, en se basant sur son expérience personnelle : "'Espèce de chinetoque', 'tu as du chien dans ton riz cantonais'… On imitait l’accent chinois, on plissait les yeux exprès quand on me voyait, ce sont des insultes comme ça." Aux préjugés s’ajoutent les amalgames : "On me rebalance mes origines à la figure, comme si je n’étais que ça. Je ne peux pas être autre chose que Chinois. Un Vietnamien, c’est un Chinois, un Cambodgien c’est un Chinois, à partir du moment où on a des traits asiatiques, on est forcément des Chinois." déplore Sun-Lay Tan. 

Un racisme ordinaire dû à une "méconnaissance"

Pour lui, ces préjugés et amalgames sont le résultat d’une "méconnaissance de l’Asie de la part de la société française" mais aussi parce que "pendant très longtemps, c’était une communauté qui a été très discrète, qui ne s’est pas forcément ouverte aux autres communautés et donc c’est peut-être pour ça qu’il y a une méconnaissance.Cela s’explique aussi par fait que "nos parents ont fui la guerre, ils ont fait tout ce qu’il fallait pour survivre et nous offrir une éducation. Donc ils n’avaient pas forcément le temps d’aller se montrer dans les médias et de montrer ce qu’ils font."

La nouvelle génération comme à "casser cette image de communauté discrète"

Mais cette situation est en train de changer. Désormais, Sun-Lay Tan a remarqué que la nouvelle génération, celle qui née en France, commence à "casser cette image de communauté discrète. Et on essaie de montrer qu’on est français avant tout." En effet, "on a des enfants de ces parents-là qui sont devenus journalistes, artistes, entrepreneurs, avocats et là, on commence à les voir ! Je pense par exemple à Émilie Nguyen Tran qui est journaliste, il y a Frédéric Chau qui est un acteur." Pour le jeune homme, les jeunes générations veulent dénoncer ce racisme ordinaire et le fait de voir émerger "des Français d’origine asiatique dans la société, dans le monde des médias et du spectacle" permet de "montrer que notre communauté qui était invisible devient visible."

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