Sécurité : des fonctionnaires radicalisés au cœur de l'appareil policier
Mickaël Harpon, l'auteur de la tuerie à la préfecture de police de Paris, n'était pas un cas isolé. Pour cause, 20 fonctionnaires de l'Intérieur, policiers ou agents administratifs, soupçonnés de radicalisation, seraient surveillés par une cellule de l'IGPN.
En juillet 2018, un gardien de la paix du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) avait été révoqué, puis condamné à six ans de prison pour terrorisme. Il avait, dans le cadre de ses fonctions, consulté des fichiers de police pour aider son frère radicalisé. Il avait également justifié sur les réseaux sociaux l'attentat commis en 2016 sur un couple de policiers de Magnanville (Yvelines). Un mois plus tard, en août 2018, c'est une adjointe de sécurité du commissariat de Bobigny (Seine-Saint-Denis), cette fois, qui est licenciée. Selon sa hiérarchie, elle écoutait les prêches d'un imam controversé et était soupçonnée d'avoir volé deux armes de poing.
19 policiers définitivement écartés, dont six radiés
Selon le ministère de l'Intérieur, 20 policiers ou agents administratifs sont identifiés comme appartenant à l'islamisme radical, dont 15 à la préfecture de police de Paris. Des chiffres faibles au regard des 149 000 policiers de France. Mais selon le syndicaliste Synergie-Officiers Patrice Ribeiro, l'administration policière est parfois démunie. Résultat : certains radicalisés sont toujours en poste. Depuis les attentats de Charlie Hebdo en 2015, 19 policiers ont été définitivement écartés, dont six radiés. Mais pour Me Thibault de Montbrial, avocat et spécialiste des questions de sécurité intérieure, il y a probablement de nombreux autres cas qui n'ont pas été remontés. Le ministre de l'Intérieur demande à ce que le moindre indice de radicalisation soit automatiquement signalé à l'avenir.
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