: Vidéo "Aussi fiers que discrets" : des agents secrets français de la DGSE expliquent leur engagement de l'ombre
La DGSE, qui ouvre rarement ses portes aux caméras, a permis à France 3 de rencontrer trois de ses jeunes agents et d'assister à un exercice de formation.
Leur travail, les téléspectateurs ont pu le voir en fiction, dans la série Le Bureau des légendes. Mais les véritables agents de la DGSE, le service secret qui s'occupe du renseignement extérieur de la France, ne s'expriment que très rarement devant les caméras de télévision. L'institution a ouvert ses portes à France 3, et laissé trois de ses plus récentes recrues expliquer leur engagement. Tous s'expriment bien sûr de façon anonyme, tant leurs missions sont sensibles. Ils doivent être "aussi fiers que discrets", explique l'un d'eux. Comme cet agent qui s'apprête à partir pour une mission de trois ans dans un pays du Moyen-Orient, "sous légende", c'est-à-dire couvert par une fausse identité. Il raconte la difficulté d'apprendre à mentir sur toute sa vie : "Vous apprenez à le surmonter en mesurant pour qui et pour quoi vous le faites : pour l'intérêt général."
Un exercice d'entraînement en plein Paris
Le travail est secret et très prenant, comme l'explique une jeune analyste du service de contre-terrorisme. "C'est difficile pour notre entourage, qui ne sait pas forcément où on va, quand est-ce qu'on rentre... J'ai renoncé à des amis, confie-t-elle. On dort avec ses dossiers, on mange avec ses dossiers, on fait la fête parfois avec ses dossiers." Elle explique être motivée par le sens de sa mission : elle s'est engagée après l'attentat de Charlie Hebdo. Un enjeu qui reste d'actualité, explique à France 3 le directeur général de la DGSE, Bernard Emié : "On a annoncé [l'Etat islamique] militairement défait, mais la bête peut se réveiller."
Les équipes de France 3 ont également pu assister à un exercice d'entraînement : perché sur un point haut surplombant le parc des Buttes-Chaumont à Paris, un agent doit s'assurer que la cible qu'il rencontre, en contrebas, n'est pas suivie. Mais la DGSE reste très vigilante sur ce qu'elle dévoile, explique la journaliste Laurence Nahon : "En vingt ans, la DGSE n'a ouvert que quatre fois ses portes aux caméras (…) donc les conditions de tournage sont très strictes. La moindre image est contrôlée parce que montrer trop de détails d'un bâtiment, par exemple, peut mettre à mal la sécurité" des agents.
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