François Hollande parlera affaires en Algérie
Il s'agira, bien sûr, plus d'un demi-siècle plus tard de
parler d'histoire. De la guerre d'indépendance. De la colonisation, et de
repentance aussi. Mercredi et jeudi, pour son premier déplacement en
Algérie, François Hollande s'acquittera, comme ses prédécesseurs, de cet
exercice sensible. Pourtant, son défi est triple : si le président de la
République tentera effectivement de panser les plaies du passé et d'adresser un
message d'espoir et de réconciliation à la jeunesse algérienne, il devrait
aussi parler... affaires.
Les opérateurs du CAC 40 à la suite du président
Dans le lot de l'impressionnante délégation (près de 200 personnes)
à la suite du président, une quarantaine d'hommes d'affaires. Pour la majorité
d'entre eux, des hauts responsables de groupes des secteurs de l'énergie, du
transport, du bâtiment, et des travaux publics. Paris, qui est le premier
client et le quatrième fournisseur de l'Algérie, espère ainsi signer une quinzaine
d'accords de partenariat.
A terme, 75.000 Renault sur le marché local
Parmi eux, le plus attendu est probablement celui du groupe
Renault, qui pourrait déboucher sur la construction d'une usine près d'Oran,
dans laquelle la France pourrait participer à hauteur de 49%, les 51% restants
étant attribués à l'Etat algérien via la Société nationale des véhicules
industriels et le Fonds national d'investissement. 25.000 Renault Symbol, un dérivé low-cost de la Dacia Logan, devraient y être produites d'ici 2014 :
à terme, 75.000 véhicules pourraient être livrés sur le marché local.
Il
ne s'agit pas de concurrencer les usines Renault hexagonales ou européennes,
mais plutôt de produire des véhicules
destinés au marché intérieur. Avec l'amorce, en toile de fond, d'une colocalisation
industrielle par le biais de partenariats semblables à ceux que l'Allemagne a
pu développer avec les pays de l'Est après la chute du mur de Berlin.
Total, Areva, Sanofi conforteront leurs positions
Outre Renault, la délégation emmenée par François Hollande
devrait pouvoir défendre, voire finaliser, les dossiers déjà ouverts. Notamment
ceux portés par le groupe pharmaceutique Sanofi, le cimentier Lafarge, ou
encore celui de Total, qui négocie de nouvelles implantations sur le sol algérien,
dont une usine à Arzew en collaboration avec le groupe pétrolier Sonatrach.
Côté
énergie, outre la filière thermique d'Areva, Alstom, qui a déjà remporté les
contrats pour la construction et la maintenance des tramways d'Alger, d'Oran et
de Constantine, devrait profiter du déplacement pour conforter ses positions. Enfin,
la réactivation d'un accord de défense signé en 2008 par les deux pays pourrait
déboucher sur de nouveaux contrats d'armements.
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