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"Et d'un seul coup, l'explosion..." : la reconstruction physique et psychologique d'un soldat blessé de guerre

À l'occasion de la première journée nationale des blessés de l'Armée de Terre samedi, un soldat français raconte à franceinfo sa blessure et son parcours pour revenir dans les rangs de l'armée.

Article rédigé par franceinfo, Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des militaires lors d'un exercice à Chenevières (Meurthe-et--Moselle). (MAXPPP)

Pour la première fois, la France célèbre la journée nationale des blessés de l'Armée de Terre. Une cérémonie se tient samedi 23 juin, à 10 heures aux Invalides à Paris et dans 70 autres communes. Une façon de mettre à l'honneur les dispositifs de prise en charge des blessés de guerre.

Blessé au Mali dans l'explosion de son véhicule

Steven est engagé depuis quatre ans au 121e régiment du train, basé à Montlhéry (Essonne). Grand, mince, à la barbe courte, il fait partie des 218 soldats blessés en service en 2016, selon les chiffres de l'Armée de Terre. C'était lors d'une mission à Gao, au Mali. Après deux ans d'entraînement, il est alors chargé de veiller sur les convois de matériel. "On prend la tête pour vérifier si tout va bien sur la route. S'il y a une attaque, on est là pour les protéger", explique Steven.

Après une semaine d'adaptation au Mali, il débute ses premières missions, où tout se déroule correctement. Jusqu'à son retour vers Gao : "C'était une journée comme les autres dans le désert du Mali. Et d'un seul coup, l'explosion. Le véhicule blindé est complètement retourné. C'est vraiment noir", se remémore le soldat. Il vient de sauter sur une mine artisanale, des explosifs cachés dans un sac de toile.

C'était vraiment le chaos dans ma tête. J'ai réussi à sortir du véhicule et à aller voir si mes camarades étaient toujours présents. Par chance, ils l'étaient

Steven

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Steven est blessé mais ne s'en rend pas compte immédiatement. "Moi, avec l'adrénaline, je ne sentais vraiment rien. Mais après coup, je me suis aperçu que j'avais en fait un hématome sur toute la jambe, pareil sur le bras droit, et j'avais une côte de déplacée".

Une solidarité très forte entre soldats

Evacué sanitaire à Gao, il refuse d'être rapatrié en France. Il trouve la force de se reconstruire auprès des autres soldats de son régiment. "J'avais choisi de rester avec mes camarades pour les soutenir, parce que je savais que ça les avait tous choqués", se souvient Steven. "Ils savaient que ça aurait pu être eux. Ils m'ont beaucoup soutenu"Il bénéficie d'un "suivi psychologique. C'est ce qui m'a beaucoup aidé".

C'est une épreuve qui a été dure. Mais avec le recul, c'est quelque chose qui permet d'avancer

Steven

franceinfo

Il finit par revenir en France au mois d'août 2016, après avoir repris quelques missions. Il voit toute sa famille, ses parents, grands-parents et sa sœur en Picardie. "Tout le monde était en larmes, je ne savais pas trop où me mettre. C'était émouvant. J'ai fait un repas avec toute ma famille, j'ai pu revoir tous mes amis, ça faisait du bien", explique-t-il.

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