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Vidéo Pesticides : des femmes exposées à l'atrazine ont 70% de risques supplémentaires d'avoir un bébé au périmètre crânien réduit

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Pesticides : des femmes exposées à l'atrazine ont 70% de risques supplémentaires d'avoir un bébé au périmètre crânien réduit
Pesticides : des femmes exposées à l'atrazine ont 70% de risques supplémentaires d'avoir un bébé au périmètre crânien réduit Pesticides : des femmes exposées à l'atrazine ont 70% de risques supplémentaires d'avoir un bébé au périmètre crânien réduit
Article rédigé par France 2
France Télévisions

L’atrazine est présente dans un herbicide fabriqué en France par le groupe suisse Syngenta. Selon une étude de l'Inserm, les femmes présentant un taux élevé de cette substance dans leurs urines ont 70% de risques supplémentaires d'avoir un bébé au périmètre crânien réduit. Une diminution pouvant atteindre 4 centimètres. "Cash Impact" a rencontré le dirigeant de Syngenta France. Extrait.

Bruno Baranne est le président de Syngenta France, entreprise suisse spécialisée dans la chimie et l'agroalimentaire. La journaliste Elise Lucet lui montre une étude épidémiologique de très grande ampleur menée par des chercheurs de l'Inserm sur l'atrazine, un herbicide fabriqué par Syngenta en France. S'il est interdit dans l'Hexagone et en Europe, il est exporté hors des frontières de l'Union européenne.

Ce travail scientifique a porté sur l'exposition des femmes à ce produit, alors qu'il n'était plus utilisé depuis plusieurs années. Il s'agissait de mettre en évidence la persistance de cette substance active. Cette étude a mis en évidence que les femmes présentant un taux d'atrazine élevé dans leurs urines ont 70% de risques supplémentaires d'avoir un bébé au périmètre crânien réduit. Une diminution qui peut atteindre jusqu'à 4 centimètres.

Elise Lucet : "Non, cette anomalie n'est pas congénitale"

La présentatrice du magazine "Cash Impact" demande au dirigeant français de Syngenta si ces résultats sont inquiétants. "C'est énorme, comme vous dites, répond-il. On va dire que c'est une anomalie congénitale majeure…" Elise Lucet lui rétorque : "Non, on ne peut pas dire que c'est congénital. C'est une anomalie qui serait due à la présence d'atrazine dans leurs urines. Ce n'est donc pas congénital."

"Que dit dans ses conclusions l'étude Pelagie [Perturbateurs endocriniens : étude longitudinale sur les anomalies de la grossesse, l'infertilité et l'enfance] ? Vous me faites confiance pour la traduction ? demande Bruno Baragne. Elle dit qu'il n'y a pas de lien de causalité entre l'atrazine et les anomalies congénitales majeures." Ses experts ont dû rater une ligne : juste au-dessus de celles qu'ils ont surlignées, il est écrit : "La présence d'atrazine est associée à une restriction de la croissance fœtale et à une petite circonférence de la tête." Un détail pour Syngenta, bien installée sur sa ligne de défense, qui remet en cause les études qui incriminent ses produits… Et le business peut continuer !

Extrait de "Pesticides : notre santé en danger", une enquête d’Elizabeth Drévillon diffusée mardi 27 février 2018 sur France 2.

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