: Vidéo "L'agriculteur a besoin de vivre de son métier" : le modèle de l'agriculture de demain selon Hélène Le Teno
Une agriculture qui concilie juste rémunération des agriculteurs et alimentation plus saine pour les consommateurs, c'est le modèle que défend Hélène Le Teno, ingénieure et spécialiste des transitions écologiques et numériques. Elle explique.
"L'agriculteur a besoin de vivre de son métier, le consommateur a besoin d'une alimentation saine."
Hélène Le Teno, ingénieure et spécialiste des transitions écologiques et numériques, estime qu'il est possible de revaloriser une agriculture saine sans que cela n'ait de conséquences notables sur le portefeuille du consommateur. Aujourd'hui, avec les circuits longs, l'argent reversé à l'agriculteur est minime. "Pour 100 euros d'achats alimentaires en France, seuls 8 euros vont à l'agriculteur", précise-t-elle.
Plusieurs leviers
Pour faire face aux puissants acteurs de la chaîne agro-alimentaire, Hélène Le Teno propose plusieurs leviers de transformation positive. Tout d'abord, elle estime que l'accompagnement à la formation des agriculteurs, et notamment à des pratiques viables, est largement insuffisant et sous-financé. "L'agriculture n'est pas un métier qui s'apprend sur les bancs de l'école en trois mois, ça nécessite beaucoup de pratique", souligne Hélène Le Teno. Deuxième clé soulevée : le pouvoir de choisir. "C'est le drive fermier, c'est la vente à la ferme, c'est le marché à côté de chez soi, c'est l'AMAP, c'est encore plein d'autres circuits numériques très diversifiés, quel que soit son revenu là encore", détaille-t-elle.
Plus de financement
Dans un troisième temps, le financement de l'agriculture qu'on souhaite pour demain est indispensable. "La plateforme de financement participatif Blue Bees, c'est une plateforme de crowdfunding dédiée à l'agro-écologie, on peut avec son propre argent, en don ou en prêt, soutenir des agriculteurs jeunes et moins jeunes qui s'installent ou qui transforment leur exploitation", développe l'ingénieure. Enfin, Hélène Le Teno défend une évolution des modèles de gouvernance en agriculture. "Il manque une entreprise coopérative agricole dans le bon sens du terme", conclut-elle.
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