Cet article date de plus de sept ans.

Vendanges en Bourgogne : "On tient un très, très, beau millésime", selon la confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne

Malgré un recul attendu de 17% de la production de vin en France cette année, Jean-Michel Aubinel, viticulteur et président de la CAVB, assure que la production en Bourgogne n'a pas souffert d'aléas climatiques.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Vendanges au domaine de Sylvain Pataille, dans la parcelle du clos du roy (marsannay). (Photo d'illustration) (MAXPPP)

Le ministère français de l'Agriculture a annoncé, la semaine dernière, un recul attendu de la production de vin de 17% pour toute la France cette année par rapport à 2016, notamment en raison des épisodes de gel du printemps. Cette situation semble toutefois épargner la Bourgogne à en croire Jean-Michel Aubinel, viticulteur et président de la CAVB (confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne), qui, au-delà du maintien du volume, promet un "très, très beau millésime".

franceinfo : Échappez-vous à cette baisse de la production en Bourgogne ?

Jean-Michel Aubinel : c'est vrai que notre région a été épargnée pour ce millésime 2017, puisqu'en dehors de quelques incidents climatiques comme le gel, plutôt sur le Chablisien, l'ensemble de la Bourgogne n'a pas souffert d'aléas climatiques.

Vous devez tout-de-même vendanger plus tôt, encore cette année ?

Oui, pour les crémants de Bourgogne, en général les premières vendanges sur la région, nous avons commencé le 23 août. Donc nous voyons bien que nous sommes sur une année très précoce, avec évidemment les conditions climatiques qui vont avec. L'épisode caniculaire que l'on vient de vivre a généré malgré tout une concentration des grumes [grains, ndlr] de raisin, donc c'est vrai que c'est une petite perte en volume potentiel, puisqu'il y a un petit peu moins de jus dans les baies. Souhaitons que la pluie qui tombe abondamment depuis hier soir répare tout cela, puisque nous ne sommes qu'au début des vendanges, mais c'est vrai que la sécheresse plus la canicule ont suscité des craintes, alors que nous avons potentiellement une très, très, belle récolte.

Cela veut-il dire que nous aurons peut-être un vin plus fort en alcool ou en sucre ?

C'est vrai qu'aujourd'hui nous avons des degrés naturels qui sont très élevés. Je crois que ça augure, d'abord, d'un très bon millésime, mais évidemment nous avons une récolte avec un aspect aromatique qui sera très intéressant, on peut en présager dès aujourd'hui. On tient un très, très, beau millésime. Nous avons principalement, pour le moment, vendangé des blancs, mais les rouges ont démarré aussi et je vois le pinot noir qui est extraordinaire, nous avons vraiment une vendange qui est très, très saine. Il ne faudrait pas non plus que la météo se détraque complètement, mais je crois qu'aujourd'hui on a un très beau potentiel.

Arrivez-vous à trouver du personnel pour les vendanges ?

C'est vrai que nous rencontrons de plus en plus de difficultés pour embaucher du personnel pour cette période de vendanges, il y a un paradoxe entre la main d'œuvre disponible en théorie et la difficulté que nous avons à recruter pour des courtes périodes un grand nombre de personnes. Je crois que c'est un ensemble de facteurs : c'est vrai que nous sommes dans une période où, par exemple, on pourrait croire que les étudiants sont encore disponibles. Aujourd'hui, je ne sais pas s'ils veulent un peu moins travailler ou pas, mais toujours est-il que, même au niveau des étudiants, c'est de plus en plus difficile. Et puis il y a surtout la complexité administrative par rapport à l'embauche des vendangeurs aujourd'hui, ça devient de plus en plus compliqué de pouvoir embaucher au dernier moment pour pouvoir faire des vendanges.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.