Vague de gel : l'heure du bilan pour les viticulteurs
Trois semaines après le violent coup de froid qui a saisi la France et détruit de nombreuses cultures, les professionnels du vin, qui ont perdu une partie de leur récolte, ont désormais une vision plus claire de l'étendue des dégâts. Les équipes de France Télévisions sont retournées chez un viticulteur de Bourgogne, qu'elles avaient suivi durant la vague de gel.
Presque trois semaines après l'épisode de gel, l'ampleur des dégâts se précise pour les viticulteurs. Dans sa parcelle de Chassagne-Montarachet (Côte-d'Or) Jean-Christophe Gutrin fait un triste constat : 80% de la vigne a été touchée par le gel. "Là, on voit un pied qui est passé un peu en travers la gelée, mais qui a quand même subi un petit peu le froid, expliquait ce dernier le 6 avril dernier. C'est certainement un pied qui a été protégé par une bougie qui devait se trouver à proximité." Les équipes de France Télévisions l'avait suivi dans son combat contre le froid. Le viticulteur allumait des centaines de bougies dans la nuit, alors que le thermomètre atteignait les -4 degrés.
Des pertes considérables
Tous les efforts déployés ont eu peu d'effet. "C'est une désolation, explique-t-il. La gelée, il y en a toujours eu. Mais arriver à de telles ampleurs de dégâts, c'est impressionnant." Jean-Christophe Gutrin fait partie des rares viticulteurs bourguignons à être assuré contre le gel. Les experts ne sont pas encore passés, mais sa compagne, qui tient les comptes, n'est pas très optimiste. "On a déjà 25% de franchise pour la gelée, donc ça va faire un manque à gagner, explique Perrine Parizot. Et si par malchance on a la grêle et la sécheresse en plus cet été, à chaque fois on va nous enlever encore une franchise." Dans la cave, Philippe, qui s'occupe de la vinification, s'inquiète aussi : il a peu de stock des millésimes précédents, et les clients risquent d'aller voir ailleurs. "Le plus dur, ça va être de les conserver pendant un an avec un minimum de vin", ajoute-t-il.
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