Union européenne : accord sur la nouvelle Politique agricole commune, plus exigeante en matière d'environnement
Tous les agriculteurs devront respecter des normes environnementales bien plus strictes, une condition sine qua non pour recevoir des aides financières européennes.
Il aura fallu deux jours de réunion pour parvenir à cette décision. Les ministres de l'Agriculture de l'Union européenne se sont mis d'accord, mercredi 21 octobre, sur une réforme de la Politique agricole commune (Pac), marquée par des règles environnementales contraignantes.
"Après une longue lutte, nous sommes arrivés à un accord crucial", avec un "bon équilibre" répondant aux "aspirations d'une Pac plus verte, plus juste et simplifiée", a déclaré la ministre allemande de l'Agriculture, Julia Klöckner (CDU), tôt mercredi matin, à l'issue de ces longs pourparlers des ministres au Luxembourg.
Les orientations adoptées par les Etats membres vont désormais faire l'objet de négociations avec le Parlement européen, qui vote cette semaine ses propres propositions. Etats et eurodéputés devront trancher de concert d'ici début 2021, sur des règles qui s'appliqueront à partir de janvier 2023.
Des normes environnementales plus strictes
Le commissaire européen à l'Agriculture, Janusz Wojciechowski, a qualifié l'accord des ministres de "bon point de départ" pour ces négociations, estimant qu'un "bon compromis" pourrait désormais être trouvé.
Avec un budget déjà fixé d'environ 387 milliards d'euros pour sept ans, la Pac est le premier poste budgétaire de l'UE. Selon l'accord des 27, tous les agriculteurs devraient être tenus de respecter des normes environnementales beaucoup plus strictes, condition sine qua non pour recevoir des aides financières européennes. Les petites exploitations seraient soumises à des contrôles simplifiés, "ce qui réduirait la charge administrative, tout en garantissant en même temps leur contribution aux objectifs environnementaux et climatiques".
Surtout, les "écorégimes", un système de primes versées aux agriculteurs pour soutenir la participation à des programmes environnementaux plus exigeants, deviendrait obligatoires. Chaque Etat devra y consacrer au moins 20% des paiements directs de l'UE. L'objectif est que les exploitations agricoles reçoivent des fonds supplémentaires si elles vont au-delà des normes de base en matière de climat et d'environnement.
Ce point a fait l'objet de frictions importantes. Plusieurs Etats de l'Europe de l'Est redoutent de perdre des fonds si un nombre insuffisant d'agriculteurs participent aux programmes environnementaux. "Il y a quelques heures à peine, nous avions des opinions très divergentes", a souligné Janusz Wojciechowski, selon qui cet accord est "une bonne nouvelle pour nos agriculteurs".
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