Sons, odeurs apaisantes, fenêtre... Des éleveurs limousins imaginent un abattoir pour la "bientraitance animale"
Des éleveurs de la Corrèze, de la Creuse et de la Haute-Vienne entendent ouvrir un abattoir favorisant le bien-être animal. Ils leur manque 100 000 euros pour concrétiser le projet.
"Nous, les aiguilleurs électriques, on les a mis au dehors. On n'en veut pas !" Yohan Toulza-Lemaire décrit pour France Bleu Creuse son abattoir idéal. Seuls sept animaux y seront tués par semaine et un couloir circulaire amènera la vache vers la salle d'abattage : "On prend son temps. La vache va finir par avancer. Il suffit de la laisser tranquille." Dans le box, des photos de paysage seront projetées tandis que des sons et des odeurs apaisantes seront diffusés. Et le coup fatal sera porté par un bras robot.
L'abattoir est encore à l'état de chantier. Des éleveurs du Limousin ont lancé une campagne de collecte d'argent sur internet pour l'aménager. Ils doivent réunir 100 000 euros en trois mois pour achever de financer l'abattoir qui ouvrira ses portes à Bourganeuf (Creuse).
Une fenêtre dans la salle d'abattage
Les éleveurs sont séduits par le projet, à l'image de Michel Deslandes, éleveur de vaches limousines à Royères (Haute-Vienne) qui a investi dans l'abattoir : "La mise à mort de l'animal, c'est plus ça qui m'a motivé. Si on peut faire les choses bien et qu'on est à plusieurs pour pouvoir le faire, faisons-le !" Une fenêtre permettra "aux gens de voir ce qu'il se passe à l'intérieur", explique Yohan Toulza-Lemaire.
Pour Guillaume Betton, éleveur et président de l'abattoir qui a lancé la collecte, les éleveurs s'adressent "à la société, aux consommateurs, qui, je pense, sont sensibles à ces questions de bientraitance animale jusqu'à la mort. On espère que les citoyens puissent répondre positivement à ce prototype".
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