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Sécheresse : "Dix jours annoncés sans pluie, les conséquences vont être fortes", craint Luc Servant de la Chambre d'agriculture de Charente-Maritime

Après ces derniers jours de canicule, des mesures de restriction d'eau ont été prises dans 38 départements français.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Sécheresse (illustration, 2 avril 2019). (MICKAËL CHAILLOUX / FRANCE-BLEU PAYS D’AUVERGNE)

Luc Servant, président de la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime, référent ‘aléas climatiques’ pour l’ensemble des Chambres d’agriculture, a fait part samedi 6 juillet sur franceinfo de son inquiétude en cette période de sécheresse : "Dix jours annoncés sans pluie, je crois que les conséquences vont être fortes", a-t-il estimé. Après ces derniers jours de canicule, des mesures de restriction d'eau ont été prises dans 38 départements français. Elles se traduisent notamment par une interdiction de prélever de l'eau dans les cours d'eau ou de remplir sa piscine. Des mesures qui concernent les particuliers, mais aussi les industriels et les agriculteurs.

franceinfo : Quelle est la situation dans votre département ?

Luc Servant : La situation jusque-là pouvait encore aller puisqu'on a eu quelques pluies il y a un mois sur certains secteurs du département, mais là avec les fortes températures et la forte sécheresse qu'on a depuis trois semaines maintenant, les niveaux dans les rivières et les nappes baissent assez vite. On commence déjà les mesures de restriction et de limitation des prélèvements pour l'irrigation agricole. Les cultures qui ne sont pas irriguées commencent à souffrir après quinze jours de très fortes températures. Les cultures comme les tournesols, par exemple, ou des cultures fourragères commencent à souffrir. 10 jours annoncés sans pluie, je crois que les conséquences vont être fortes. Pour ce qui est des cultures irriguées, pour l'instant, on a encore avec quelques mesures de restriction la possibilité d'irriguer, mais si les restrictions se renforcent dans les jours qui viennent, il y aura aussi des conséquences sur ces cultures.

Comment les agriculteurs gèrent ces restrictions d'eau ?

On a un dispositif qui existe depuis longtemps en fonction des seuils des rivières et des nappes. Après, cela arrive plus ou moins tôt dans la saison. Cette année, on va voir des limitations précoces. Généralement, les agriculteurs ont déjà anticipé puisque voyant les niveaux et les réserves d'eau n'étaient pas très fortes au printemps, beaucoup ont modifié leur assolement pour mettre des cultures moins gourmandes en eau qui seront peut-être avec des rendements plus faibles, mais en tout cas moins gourmandes. En fonction du volume qui nous est autorisé, on essaie d'étaler ce volume sur le cycle de la culture pour limiter la perte.

Quelles sont les régions actuellement les plus touchées par la sécheresse ?

On a d'une part le Sud-Est très fortement impacté puisque là ils ont connu des températures record avec plus de 45 degrés à l'ombre. Ce qui veut dire qu'en plein champ, on était à des 50, 55°. On a des cultures telles que la vigne, par exemple, qui a grillé, qui a séché sur place ou des arbres fruitiers. Et sur le Nord de la France, tous les cycles de cultures céréalières, les blés d'or, les orges, le cycle n'était pas tout à fait terminé et ces très fortes températures ont finalement bloqué le cycle. On aura une perte sur le remplissage de grains. Le grain ne va pas se remplir complètement. Il y aura des pertes de rendement également.

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