Saint-Émilion : la bataille des classements des grands crus
En pleine période de foires des vins, certains consommateurs s'en remettent aux classements et palmarès. Dans le milieu du Bordelais, deux vignerons ont été mis en examen, car soupçonnés d'avoir été juges et parties dans le dernier classement de grands crus Saint-Émilion.
Le ballet des vendangeurs s'achève dans un vignoble de Saint-Émilion sous un soleil radieux, un bon présage pour les propriétaires. Pour ces vignerons l'enjeu est immense, car leur vin répertorié depuis toujours parmi les grands crus classés de Saint-Émilion est sorti du palmarès en 2012. Une élimination aux lourdes conséquences. "J'ai perdu une quarantaine de clients dans les trois mois après la sortie du classement", déplore Emmanuel Boidron, copropriétaire du Château Corbin-Michotte. Une injustice incompréhensible pour ce dernier. Le classement des Saint-Émilion grands crus est une liste d'une centaine de noms de domaines viticoles prestigieux révisée tous les dix ans.
Deux propriétaires de grands crus mis en examen pour prise illégale d'intérêts
C'est elle qui fait et défait les réputations des vins et la valeur des vignobles. Un viticulteur a lui aussi perdu le fameux label "grand cru classé" et cela n'a selon lui rien à voir avec la qualité de son vin. La dégustation ne compte plus depuis 2012 que pour la moitié de la note finale. Des nouveaux critères d'évaluation sont surprenants comme la possibilité de faire un séminaire ou la présence de chambres pour les journalistes. Certains concurrents connaissaient-ils les nouvelles règles du jeu quand d'autres les ignoraient ? Deux propriétaires de grands crus sont mis en examen pour prise illégale d'intérêts. C'est le cas d'Hubert de Boüard, propriétaire du Château Angélus. Il réfute ces accusations. Après cinq années de procédure, les plaignants demandent l'annulation du palmarès 2012 des grands crus de Saint-Émilion.
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